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Génocide en Palestine : Dans les ruines d’un camp de réfugiés gazaouis

Monticules de gravats, façades d’immeubles éventrées, portes et fenêtres pulvérisées: les habitants du camp de réfugiés d’al-Maghazi dans le centre de la bande de Gaza, constatent avec désolation lundi la dévastation provoquée par une frappe sioniste meurtrière.

L’attaque, menée dimanche soir, a fait au moins 70 morts et détruit « un pâté de maisons habitées », selon le ministère de la santé du Hamas. L’armée sioniste a indiqué lundi qu’elle « examine » des informations qu’elle a reçues sur cet « incident », tout en affirmant prendre « les mesures possibles pour minimiser les dommages aux civils, malgré les défis posés par les terroristes du Hamas opérant dans des zones civiles ». Des ruelles sont jonchées de décombres. Un fauteuil par-ci, un matelas par-là: des meubles projetés dans les allées du camp témoignent de la puissance de la déflagration. Sur des toits des maisons démolis, des réservoirs d’eau éventrés et des câbles électriques enchevêtrés. Des arbres ont aussi été déracinés…

L’armée sioniste pilonne volontairement les zones habitées de la bande de Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol occupé par l’entité sioniste qui, en représailles, a mené des bombardements et une offensive terrestre sur la bande de Gaza, où plus de 20.674 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, selon le gouvernement du Hamas.

Sur le camp de réfugiés bombardé, des hommes s’activent partout, à la recherche de survivants sous les décombres. D’autres tentent de consoler un homme en pleurs. Ziad Awad a échappé à la frappe, dont il compare les dégâts à « un tremblement de terre ». « J’ai survécu au massacre. J’étais à l’intérieur en sécurité avec mes enfants », relate-t-il. « Ils ont bombardé une maison à côté de chez nous. Mon enfant me dit de le protéger, mais je ne peux pas me protéger moi-même », ajoute le père de famille. Comme beaucoup, il a été « surpris par le bombardement des maisons » et assure n’avoir reçu « aucun avertissement ».

Maison par maison, des habitants du camp inspectent les dégâts laissés par la frappe nocturne. Un petite kiosque en tôle sur lequel est écrit « Épicerie des martyrs » menace de s’effondrer après avoir été endommagé par le bombardement. De nombreux déplacés palestiniens ayant fui les combats dans le nord entre l’armée israélienne et les combattants du Hamas se sont réfugiés dans des localités plus au sud comme à Maghazi.

C’est le cas de Rawan Manasra, originaire de Beit Hanoun, dont la guerre a chamboulé la vie. « Ils (armée israélienne) ont tué mes cinq frères. Je n’ai plus de frères. Ils les ont tués avec leurs enfants et leurs femmes », se désole-t-elle. « Chaque jour, il y a des frappes. Il n’y a aucun endroit sûr. Ils nous disent de nous déplacer du nord vers le sud. Ils nous poursuivent et nous attaquent », charge-t-elle.

Les dizaines de dépouilles récupérées au camp de réfugiés d’al-Maghazi ont été transférées à l’hôpital saturé de Deir el-Balah dans le centre de la bande de Gaza. Ils sont disposées à même le sol dans la cour de l’établissement. Le service des urgences déborde de blessés esseulés sans famille ni médecin pour les soigner. Le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas Ashraf al-Qudra a dénoncé auprès de l’AFP « un massacre » au lendemain de la frappe israélienne.

« Des dizaines de personnes blessées meurent en martyrs en raison de l’incapacité de les soigner immédiatement », assure-t-il. « Les médecins sont obligés de faire le tri parmi les blessés ». Des dizaines de civils « sont amputés par manque de médecins, de salle d’opération, de médicaments, de matériels », s’indigne le porte-parole.

 

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