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La bande de Gaza s’enfonce dans une catastrophe humanitaire

La plupart des hôpitaux sont hors service dans la bande de Gaza et 1,9 million de personnes ont dû fuir leur domicile, soit 85% de la population, selon l’ONU. Dans les six prochaines semaines, l’ensemble des 2,4 millions d’habitants de ce petit territoire de 362 km2 risque de subir un niveau élevé d’insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu’à la famine, selon les Nations unies. A Rafah, où des centaines de milliers de réfugiés s’abritent dans des camps de fortune, la population se rue sur les rations alimentaires, insuffisantes pour satisfaire tout le monde. « Mes enfants ont perdu beaucoup de poids, la faim les réveille la nuit. Je pleure quand ils me demandent à manger le soir », a confié Nour Barbakh, une déplacée de Khan Younès faisant la queue pour attendre sa part. Les bombardements et tirs d’artillerie se poursuivent dans plusieurs zones de Gaza. A Deir el-Balah (centre), une frappe a fait samedi des morts et de nombreux blessés, parmi lesquels plusieurs femmes et enfants. « Je prenais une douche et lorsque je suis sorti de la salle de bain, la maison a été touchée par un missile de drone », a raconté Abed al-Khawalda, qui a perdu sa sœur dans le bombardement. « La maison s’est effondrée sur les personnes qui s’y trouvaient . Samedi, l’armée sioniste a affirmé avoir capturé « plus de 200 terroristes » au cours de la semaine, et « plus de 700 » depuis le début du conflit. L’armée sioniste arrête des civils, même des médecins, et les présente nus dans des vidéos. Les sionistes ont aussi assuré qu’une frappe effectuée sur Rafah vendredi, qui a tué quatre membres d’une même famille dont une fillette selon le Hamas, visait un responsable du mouvement palestinien chargé de l’approvisionnement en armes. De son côté, le ministère de la Santé du Hamas a accusé les forces sionistes d’avoir cette semaine « commis plusieurs massacres atroces » dans la région de Jabaliya et dans celle de Tal Al-Zaatar » et d’avoir notamment « exécuté des dizaines de citoyens dans les rues. » L’armée sioniste n’a pas spécifiquement répondu aux accusations d’exécutions mais a assuré que ses frappes « contre des cibles militaires sont conformes au droit international ».

 

Des doutes sur un nouveau cessez-le-feu

Les médiateurs égyptien et qatari tentent toujours de parvenir à un compromis sur une nouvelle trêve qui permettrait des aides plus importantes et des libérations d’otages et de prisonniers palestiniens incarcérés par l’entité sioniste. Fin novembre, une trêve d’une semaine avait permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que plus d’aide.

Néanmoins, les belligérants restent intransigeants. Le Hamas exige un arrêt des combats avant toute négociation sur les otages. L’entité sioniste est ouverte à l’idée d’une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant ce qu’elle désigne par « l’élimination » du mouvement islamiste et qui est en réalité le génocide total des Gazaouis et la destruction de toutes les habitations et infrastructures. Samedi, la branche militaire du Hamas a affirmé avoir « perdu le contact » avec ses combattants en charge de cinq otages israéliens. Ceux-ci ont probablement « été tués lors d’une frappe israélienne », a-t-elle estimé. Au-delà de Gaza, le risque d’un embrasement régional persiste. Les rebelles Houthis du Yémen menacent notamment de ralentir le commerce mondial en attaquant le trafic maritime en mer Rouge depuis plusieurs semaines.

 

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