Économie

Marchés des taux : La Fed ouvre la voie à une réduction du coût de l’argent en 2024  

Si la fin de l’année se profile à l’horizon, l’agenda macroéconomique reste rythmé par les statistiques, qui devraient alimenter les spéculations sur les prochaines décisions de politique monétaire de la BCE et de la Fed.
L’indice des prix des dépenses personnelles de consommation (PCE) aux Etats-Unis pour le mois de novembre a été publié vendredi dernier. Cet indicateur fait partie des données scrutées par la Réserve fédérale (Fed) pour définir sa politique monétaire. Sa publication prend une saveur toute particulière après les récentes annonces de la Fed. Rappelons que mercredi dernier, alors que la banque centrale américaine décidait de maintenir ses taux, comme prévu, elle indiquait également dans ses nouvelles projections économiques que ses taux d’intérêt avaient probablement atteint un sommet, ouvrant la voie à une réduction du coût de l’argent en 2024. Ce changement de ton de la Fed n’est pas passé inaperçu sur le marché obligataire. Le rendement de référence américain à 10 ans a chuté, passant sous le seuil des 4%, revenant à son niveau de juillet dernier. Le rendement à deux ans, qui reflète les attentes en matière de taux, est revenu à son niveau de juin dernier, perdant environ 30 points de base depuis le communiqué de la Fed. Les investisseurs espèrent donc de bons chiffres d’inflation du PCE. Ils misent aussi sur le fait que l’indice de confiance des consommateurs, également publié ce vendredi 22 décembre, alimente l’hypothèse d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. La veille, jeudi 21, les acteurs du marché pourront lire les chiffres définitifs de la croissance américaine au troisième trimestre. Une croissance qui a été positivement surprenante lors de la publication des dernières données sur le sujet. Quoi qu’il en soit, l’optimisme actuellement observé outre-Atlantique sur les taux contraste avec la situation en Europe, où la BCE a choisi de maintenir les coûts d’emprunt. Toutefois, les indicateurs d’activité économique en berne, publiés à la veille du week-end, ont rassuré les marchés dans leurs attentes d’une baisse du coût de l’argent en Europe, dès l’année prochaine. Même si la Banque centrale européenne doit elle aussi faire face à une inflation toujours élevée… Si l’activité sur le marché primaire devrait quelque peu se calmer dans les prochains jours, en vue des fêtes de fin d’année, des émetteurs d’une certaine notoriété ont franchi les portes du marché primaire ces derniers jours. C’est le cas d’Engie, Iliad ou encore Loxam. Leurs levées de dette ont suscité un certain intérêt sur le marché primaire, mais aussi sur le marché secondaire comme l’illustre la nette hausse des prix. Sur le marché des changes, la Norges Bank s’est démarquée ces derniers jours en décidant, contre toute attente, de relever son principal taux directeur de 25 points de base (à 4,5%) pour freiner l’inflation. Cette annonce a eu pour effet de soutenir la couronne norvégienne face à un euro affaibli par des indicateurs confirmant la contraction de l’activité dans la zone euro. Le dollar était également sous pression, déprimé par la perspective d’une baisse des taux l’année prochaine aux Etats-Unis. Mais cet accès de faiblesse ne devrait être que temporaire. En effet, selon Bloomberg, un nombre croissant de stratèges estiment que le dollar surprendra en 2024, en se renforçant, car l’économie américaine se montrera plus résiliente que les autres grandes économies.

La perspective d’une baisse des taux aux Etats-Unis l’année prochaine, les signes d’un ralentissement de l’inflation outre-Atlantique, le statu quo monétaire de la BCE… Autant d’éléments qui ont poussé les investisseurs vers les actifs à risque et amené certains indices, comme le Cac 40 à Paris, le Dax à Francfort et le Dow Jones à Wall Street, vers de nouveaux plus hauts historiques. Pas de record en revanche à Bruxelles, où l’indice Bel 20 est encore loin de son record historique. Elle pourrait peut-être bénéficier à l’avenir de l’intégration de Syensqo, la nouvelle société regroupant les activités de chimie de spécialités désormais distinctes du chimiste belge Solvay. Introduit en Bourse lundi dernier, Syensqo a depuis gagné 13,5%. L’action devrait gagner en visibilité en entrant dans l’indice Bel 20 ce lundi 18 décembre. Une semaine à oublier au plus vite en revanche pour l’éditeur de logiciels professionnels Oracle, qui a publié des résultats trimestriels inférieurs au consensus, ce qui a alimenté certaines inquiétudes chez les investisseurs. Le titre a perdu plus de 10% depuis la diffusion du communiqué le 11 décembre. Toute utilisation quelle qu’elle soit du site www.oblis.be, y compris le simple fait de parcourir les pages et de consulter les informations qui y sont contenues, à quelque titre que ce soit, implique l’acceptation sans réserve des conditions générales d’utilisation. Si vous n’acceptez pas cela, veuillez ne pas accéder, visiter ou utiliser ce site Web ou les informations qu’il contient.
R.E.

 

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