Économie

Selon son ministre de l’Industrie : La France aura besoin de «100.000 à 200.000 talents étrangers» pour se réindustrialiser

La France ne pourra pas se passer de travailleurs immigrés si elle veut se réindustrialiser. C’est ce qu’a déclaré samedi sur Franceinfo le ministre de l’Industrie Roland Lescure, estimant les besoins nécessaires à 100.000-200.000 au cours des dix prochaines années. «Il faut qu’on fasse feu de tout bois pour que la nation française soit à nouveau une nation industrielle, écologique et souveraine», a-t-il plaidé, en reconnaissant qu’«il va sans doute falloir avoir recours à l’immigration». Des dizaines d’autres pays, comme  l’Allemagne ou le Canada, s’engagent déjà dans cette voie, a relevé le ministre de l’Industrie. Roland Lescure a insisté sur le besoin de «mettre le paquet sur la formation», d’«aller chercher les jeunes dans les banlieues», où le chômage reste bien plus élevé que la moyenne nationale, d’améliorer le taux d’emploi des seniors. «Je n’ai pas dit qu’il fallait ouvrir grandes les vannes de l’immigration économique», a-t-il tempéré. Mais «si on arrive à former dans l’industrie 800 à 900.000 jeunes et moins jeunes dans les dix ans qui viennent, franchement, ce sera exceptionnel (et) il en manquera encore 100.000 à 200.000 (travailleurs) qu’il faudra sans doute aller chercher ailleurs». «Ce n’est pas le tsunami», a-t-il insisté, en invitant à «une vision un peu apaisée du sujet» et à sortir du débat «un peu caricatural» sur l’immigration en France. «Il faut qu’on soit plus ferme et plus efficace (sur l’immigration irrégulière)», a-t-il dit, mais il y a aussi, a-t-il enchaîné, «une immigration plus raisonnée, qui nous aide, gagnant-gagnante existe». Selon le ministre, environ 1,3 million d’emplois sont à pourvoir dans l’industrie dans les dix ans à venir du fait des départs en retraite (800.000 à 900.000) et des nouveaux sites en projet. Il s’est félicité du dispositif «Passeport talent» qui permet de délivrer des titres de séjour à des ingénieurs ou des chercheurs étrangers. Mais, selon lui, d’autres qualifications font actuellement défaut dans l’industrie française, comme des soudeurs ou des métalliers. La régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension est l’un des sujets qui divisent le plus depuis le début de l’examen du projet de loi sur l’immigration. Le texte voté au la semaine dernière n’ouvre la voie qu’à l’obtention d’un titre de séjour d’un an «à titre exceptionnel» et non de plein droit comme le prévoyait le gouvernement. Mais l’Assemblée nationale devrait rétablir la philosophie du projet.

R.E.

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