Économie

L’Espagne et la Grèce enregistrant les taux les plus élevés : La zone euro accuse une remontée significative du chômage

Le taux de chômage dans la zone euro a remonté de 0,1 point en septembre sur un mois, à 6,5% de la population active, après un plus bas historique le mois précédent, selon des données d’Eurostat, publiées vendredi dernier.
L’indicateur s’était établi en août 6,4%, un niveau déjà enregistré en juin et qui constitue son plus bas niveau depuis que l’office européen des statistiques a commencé à compiler cette série, en avril 1998, pour les pays ayant adopté la monnaie unique. Pour l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est élevé en septembre à 6%, exactement au même niveau qu’en juin, juillet et août, a précisé Eurostat. Le chômage a nettement baissé en Europe depuis la mi-2021, grâce à la forte reprise économique post-Covid qui a succédé à une récession historique due à la pandémie. Malgré une stagnation de l’activité économique dans la zone euro à partir de fin 2022, alimentée par les conséquences de la guerre en Ukraine et la flambée de l’inflation, le chômage a poursuivi son recul avant de se stabiliser depuis le printemps à un niveau inédit en un quart de siècle. Malgré tout, le Portugal voit son taux de chômage augmenter à 6,5% en septembre, contre 6,2% le mois précédent. Même son de cloche en Italie (7,4% en septembre). Le taux de chômage a atteint 7,3% en France, inchangé par rapport à août. Il s’est établi à 3% en Allemagne, comme durant les quatre mois précédents. Les taux les plus faibles de l’UE ont été enregistrés en République tchèque (2,7%), à Malte (2,8%) et en Pologne (2,8%). Les plus élevés ont été relevés en Espagne (12%, en hausse de 0,1 point sur un mois) et en Grèce (10%, en recul de 0,6 point). Le taux de chômage en Allemagne a augmenté pour la première fois en cinq mois en octobre, la faiblesse persistante de l’activité de la première économie européenne freinant le dynamisme de son marché du travail, a indiqué jeudi l’Agence pour l’emploi. En données brutes, le nombre de chômeurs atteint 2,61 millions de personnes, soit environ 165.000 de plus qu’en octobre 2022. «L’économie allemande est plus ou moins à l’arrêt depuis maintenant une bonne année, ce qui ne reste pas sans conséquences visibles sur le marché du travail», a commenté la directrice générale de l’Agence fédérale pour l’emploi, Andrea Nahles, dans un communiqué. Même si «au vu des données économiques, il résiste relativement bien», relativise-t-elle. La performance de la région reste pénalisée par la conjoncture morose en Allemagne, première économie européenne. Le PIB allemand s’est affiché en recul de 0,1% au troisième trimestre, après avoir quasi-stagné la première moitié de l’année. L’Allemagne, où l’industrie occupe un poids crucial, est pénalisée à la fois par la flambée des prix énergétiques, les hausses des taux d’intérêts et l’affaiblissement d’importants marchés à l’exportation, Chine en tête. Au troisième trimestre, l’économie de la zone euro s’est contractée, à cause notamment des difficultés de l’Allemagne et de la remontée des taux d’intérêts. Même si l’inflation continue de s’essouffler, le spectre d’une récession plane au-dessus des pays de la zone. Et pour cause, le produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant la monnaie unique a reculé de 0,1% de juillet à septembre en glissement trimestriel, d’après la première estimation d’Eurostat publiée mardi dernier. Désormais, les analystes estiment possible une récession technique au deuxième semestre, ce qui arrivera si le PIB recule à nouveau au quatrième trimestre. Tensions inflationnistes et politique monétaire ont leur rôle à jouer dans ces perspectives économiques moroses. Pour lutter contre l’inflation, la BCE a relevé par dix fois ses taux depuis juillet 2022, avec pour objectif de durcir l’accès au crédit, afin de peser sur la demande et d’endiguer ainsi la folle envolée des prix. La politique semble néanmoins porter ses fruits : après s’être nettement essoufflé ces derniers mois, le taux d’inflation annuel de la zone euro a spectaculairement chuté à 2,9% sur un an en octobre, après s’être établi à 5,2% en août et à 4,3% en septembre, a annoncé récemment Eurostat. L’institution a également prévenu que les risques de reprise de l’inflation, accentués par la guerre au Proche-Orient, restaient trop élevés pour envisager la moindre baisse des taux dans l’immédiat. La Banque centrale européenne ne doit pas «fermer la porte à une nouvelle hausse» des taux d’intérêt, a même estimé Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un discours prononcé en fin de semaine dernière à Saint-Louis (Etats-Unis).

R.E.

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