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Attaques sionistes contre Gaza : Des frappes contre les civils avant une invasion terrestre

L’entité sioniste a intensifié ses bombardements sur la bande de Gaza dans la nuit de samedi à hier, dimanche, en préparation à une invasion terrestre, après deux semaines d’une guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Les Etats-Unis ont parallèlement annoncé le renforcement de leurs moyens militaires dans la région pour y prévenir un embrasement généralisé tandis que la tension monte à la frontière entre Israël et le Liban. Pendant la nuit, des frappes ont notamment visé la ville de Rafah, dans le sud, proche de la frontière avec l’Egypte, et des nuages de fumée s’élevaient au-dessus de la ville de Gaza, dans le nord. Selon le gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, au moins 80 personnes ont été tuées.
« Pendant la nuit nous avons accru nos attaques », a déclaré hier un porte-parole de l’armée sioniste, le général Daniel Hagari, affirmant que « des dizaines » de combattants du Hamas ont été tués, dont un responsable de l’armement du mouvement « Nous allons aborder la prochaine étape de la guerre dans les meilleures conditions pour l’armée », a-t-il ajouté.
Autre foyer de tension, le nord d’Israël, où les échanges de tirs se multiplient entre l’armée et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas et basé dans le sud du Liban, tandis que les habitants évacuent la zone frontalière de part et d’autre. Le Hezbollah « entraîne le Liban dans une guerre dont il ne tirera aucun profit, mais dans laquelle il risque de perdre beaucoup », a averti hier un autre porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus.
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre sur son territoire, Israël s’est juré « d’anéantir » le mouvement palestinien. Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré le territoire israélien depuis la bande de Gaza. Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël. Dans la bande de Gaza, au moins 4.385 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas. L’armée sioniste a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de ce territoire pauvre et exigu où vivent 2,4 millions de Palestiniens, ainsi qu’à la frontière libanaise.
Une opération terrestre dans la bande de Gaza s’annonce périlleuse dans ce territoire surpeuplé, truffé de pièges mortels et de tunnels, face à des combattants du Hamas aguerris qui détiennent 212 otages israéliens ou étrangers, selon l’armée israélienne. L’entité sioniste appelle quotidiennement depuis le 15 octobre les civils du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud pour se mettre à l’abri. Mais les frappes se poursuivent aussi dans le sud.
Au moins 55 palestiniens sont tombés en martyrs dans la bande de Gaza dans la nuit de samedi à hier, dimanche, après l’annonce de l’intensification des bombardements sionistes, a rapporté l’agence de presse palestinienne, Wafa. Au moins 55 personnes sont tombés en martyrs « dans la nuit jusqu’à 6H00 du matin et plus de 30 habitations (ont été) détruites », a indiqué l’agence citant un communiqué du mouvement palestinien de résistance Hamas. Dans la ville de Khan Younès, 30 personnes ont été tuées et 60 blessées, selon le gouvernement du Hamas, dans un bombardement sur un immeuble abritant un café et des magasins. « J’ai vu des corps brûlés et des dizaines de blessés emportés par les médecins », raconte Rahi Sharab, 50 ans, qui habite en face de l’immeuble.
Selon l’ONU, au moins 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début du conflit et la situation humanitaire dans le territoire est « catastrophique ». « Le temps est compté avant que les taux de mortalité ne montent en flèche en raison de l’apparition de maladies et du manque de capacités en matière de soins de santé », ont averti samedi cinq agences de l’ONU. Des cas de varicelle, de gale et de diarrhée en raison du manque d’eau potable ont été signalés. Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par Israël qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.
Samedi, un convoi de vingt camions transportant de l’aide humanitaire est entré depuis l’Egypte par le poste-frontière de Rafah, la seule issue de la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlée par Israël, qui a été à nouveau fermé ensuite. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), ces vingt camions n’équivalent qu’à 4% des importations quotidiennes de Gaza avant le début de la guerre et au moins 100 camions par jour seraient nécessaires.
Dimanche à Rafah, des dizaines de personnes faisaient la queue devant une boulangerie ou attendaient de pouvoir remplir des jerrycans d’eau, pendant que d’autres fouillaient les décombres de maisons détruites. Dans la localité de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, les corps de nombreux enfants étaient allongés sur le sol ensanglanté d’une morgue. Face aux « escalades de l’Iran et de ses forces affiliées », le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé le déploiement de plusieurs systèmes de défense antimissiles « à travers la région », sans préciser où exactement, et le placement en état de « pré-déploiement » de moyens militaires supplémentaires, sans préciser leur nombre. « Ces mesures renforceront les efforts de dissuasion régionale, augmenteront la protection des forces américaines dans la région et contribueront à la défense d’Israël », a déclaré M. Austin.
Après le 7 octobre, les Etats-Unis ont déjà déployé deux porte-avions et leurs navires d’escorte en Méditerranée orientale pour protéger Israël. Depuis le 7 octobre, 90 personnes, selon le ministère de la Santé palestinien, ont aussi été tuées en Cisjordanie occupée, par l’armée israélienne ou des habitants des colonies. Des frappes israéliennes dimanche ont également mis hors service les deux principaux aéroports de Syrie, à Damas et Alep, selon les médias d’Etat citant une source militaire.

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