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Conflit israélo-palestinien : Frappes israéliennes sur Gaza, la guerre a fait jusque-là des milliers de morts

De nouveaux raids israéliens ont frappé hier Gaza, où des immeubles entiers ont été détruits, en riposte à l’attaque lancée par le mouvement palestinien Hamas, qui a traumatisé Israël et déclenché une guerre dont les morts se comptent déjà par milliers.

L’armée israélienne a annoncé le chiffre « impressionnant » de 1.200 Israéliens tués, tandis que dans la bande de Gaza le bilan s’élève à 1.055 morts, selon les autorités locales. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié l’offensive massive, d’une ampleur sans précédent déclenchée depuis Gaza contre Israël le 7 octobre à l’aube, de « sauvagerie jamais vue depuis la Shoah », promettant que son pays allait « vaincre avec de la force, énormément de force ».
Israël a riposté en pilonnant sans relâche l’enclave palestinienne, mobilisé 300.000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de Gaza et à sa frontière nord avec le Liban. La bande de Gaza, une enclave pauvre et exiguë contrôlée par le Hamas depuis 2007, où s’entassent 2,3 millions de Palestiniens, est désormais en état de siège. Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture. Dans la nuit de mardi à hier, mercredi, des bombardements ont fait au moins 30 morts à Gaza, touchant des dizaines d’immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, a annoncé le gouvernement du Hamas. Selon l’armée israélienne, plusieurs cibles du mouvement islamiste ont été touchées. Mercredi, des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres des immeubles, dans des rues dévastées de la ville de Gaza.
Des avions de combat israéliens ont aussi bombardé une université islamique de la bande de Gaza liée au Hamas. L’offensive du Hamas a suscité de multiples condamnations occidentales, ainsi que des inquiétudes face à l’éventualité d’un assaut terrestre sur Gaza tandis que la situation reste tendue à la frontière d’Israël avec le Liban. Mercredi, l’armée israélienne a frappé une nouvelle fois le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes revendiqués par le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas. L’armée avait annoncé mardi avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les zones voisines de Gaza dont elle a repris le contrôle.
Samedi dernier à l’aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu’Israël considérait imprenable, des centaines de combattants du Hamas s’étaient engouffrés depuis la bande de Gaza dans des localités du sud du pays, allant de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant. L’offensive terrestre, aérienne et maritime a surpris Israël en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot. Dans les villes israéliennes, plongées dans un calme inhabituel, certains évoquent une méfiance grandissante entre juifs et membres de la minorité arabe. « Les Israéliens ont peur des Arabes et les Arabes ont peur des Juifs. Maintenant, tout le monde a peur les uns des autres », confie Ahmed Karkash, 35 ans et propriétaire d’un magasin de souvenirs à Jérusalem.
Dans les hôpitaux de la bande de Gaza, la situation est catastrophique. L’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza déborde de blessés et manque de matériel, y compris d’oxygène. « Certains meurent bien avant » d’avoir pu être soignés, raconte un médecin. L’ONU a affirmé que le siège total du territoire, où plus de 263.000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était « interdit » par le droit international humanitaire. L’offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après la guerre israélo-arabe de 1973 qui avait pris Israël par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines. Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé vouloir « mettre fin aux crimes de l’occupation », en référence à l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de la bande de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il a gardé le contrôle de l’espace aérien et des eaux territoriales et imposé un blocus depuis 2007, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l’enclave.

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