Culture

Archéologie : Une nouvelle étude estime que les victimes de Pompéi seraient finalement mortes étouffées

L’éruption du Vésuve du Ier siècle après JC continue d’animer le débat au sein de la communauté scientifique. Après avoir envisagé des morts instantanées à cause de gaz chauds, une nouvelle étude revient à l’hypothèse originelle. C’était le 24 août 79 : le Vésuve recouvre Pompéi de plusieurs mètres de lapilli, pierres de lave et cendres. Depuis la fin du 17e siècle, les archéologues se passionnent pour cette cité engloutie, et pour les 15.000 victimes. La première thèse conclut qu’ils ont été asphyxiés dans les cendres. Mais en 2020, une nouvelle étude privilégie une mort instantanée : la combustion des gaz chauds aurait vaporisé leurs fluides corporels. L’étude espagnole, publiée dans Plos One, revient à la thèse d’origine : l’étouffement. Si les premiers ont péri écrasé dans les maisons, l’immense majorité a réussi à fuir jusqu’aux portes de la ville avant d’être rattrapée, dans la deuxième phase de l’éruption, par des cendres chaudes et de la lave. C’est ceux-là qui ont servi à l’étude. Pratiquement 2.000 ans après la catastrophe, les chercheurs de l’université de Valence proposent ici l’analyse des os de victimes la plus détaillée à ce jour. À Pompéi, vous savez peut-être que ces os se trouvent dans des moulages en plâtre. Idée de génie d’un archéologue italien à la fin du XIXe siècle qui a repéré des poches d’air dans les décombres avec, à l’intérieur, des ossements humains. Il a donc injecté du plâtre et reconstitué en 3D la forme des corps au moment de mourir. On y voit les visages, les dents, les plis des vêtements. L’étude d’aujourd’hui porte sur sept de ces moulages. La difficulté est que le plâtre a endommagé les os. Ils ont donc cherché, aux rayons X, les moins abîmés, et les ont comparés avec des ossements de personnes incinérées après leur mort, de façon classique, dans différents cimetières. Conclusion : la composition chimique est identique, preuve selon eux, que les habitants de Pompéï ne sont pas « morts brûlés », mais qu’un incendie a ensuite détruit leur corps. Leur position « détendue », disent les chercheurs, suggère également une mort lente par suffocation, contrairement aux corps crispés, car saisis à Herculanum, l’autre cité dévastée cette année-là. Les moulages de Pompéi montrent certains se couvrant de leurs vêtements, pour ne pas respirer les cendres. Tous ces détails peuvent paraître « grotesques », les auteurs de l’étude en conviennent, mais ils expliquent que ce travail est important pour que ceux qui vivent aujourd’hui près des volcans puissent comprendre s’il faut « protéger leur maison contre les cendres, les chutes de pierres ou lave, ou les gaz chauds ».

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