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Selon Allianz Trade…Le changement climatique freine la croissance mondiale

Allianz Trade évalue que les récentes vagues de chaleur pourraient amputer le PIB mondial de près de 0,6 point en 2023 et que la Chine pourrait même perdre 1,3 point de croissance. Un constat accablant qui représente pourtant peu par rapport aux craintes des assureurs concernant les prochaines années.

Nous entrons dans l’ère de «l’ébullition mondiale» a scandé en juillet dernier le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, face au nouveau record de chaleur que le monde a connu le mois dernier. Mardi dernier, le service européen Copernicus a, en effet, confirmé que juillet 2023 – marqué par des canicules et des incendies à travers le monde – avait été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, avec 16,63 degrés en moyenne. La température moyenne du mois dernier s’est situé 1,5 degré au-dessus du niveau préindustriel, ce qui était pourtant la limite fixée par les Accords de Paris. Et pour Allianz Trade, ce réchauffement généralisé a des conséquences économiques déjà tangibles. Recoupant plusieurs données et études disponibles, l’assureur crédit «estime», dans une étude parue cette semaine, que ces vagues de chaleur «pourraient avoir coûté 0,6 point de PIB en 2023, ce qui est important et met en lumière le poids des risques climatiques». La Chine pourrait même voir son PIB amputé de 1,3 point, selon ces calculs, l’Espagne de 1 point, la Grèce de 0,9 point, l’Italie de 0,5 point, les Etats-Unis de 0,3 point et la France de 0,1 point. «Un jour d’extrême chaleur, dépassant les 32 degrés, équivaut à une demie journée de grève», a ajouté Allianz Trade. Une phrase choc, mais que détaille l’entreprise. «Ces derniers mois, les Etats-Unis, l’Europe, la Chine, et d’autres pays en Asie ont été confrontés à des hausses de températures record […]. Le changement climatique va accroître la fréquence et l’intensité de chaleurs extrêmes, engendrant une « nouvelle normalité »» faite de vagues de chaleur, sécheresses et feux. De tels événements n’ont pas seulement un impact sur les personnes et la vie sauvage, mais aussi sur les économies, souligne Allianz Trade. Dans le même temps, «les salariés touchés par la chaleur réduisent leurs heures de travail, connaissent des ralentissements dans leurs tâches et font des erreurs. La réduction de la productivité au travail résultant des températures extrêmes est un phénomène bien connu», a ajouté l’assureur crédit. Et les craintes vont encore au-delà d’une baisse de productivité mondiale. Ces phénomènes inquiètent du côté des assureurs. En 2015 déjà, Henri de Castries, alors PDG d’Axa affirmait qu’«une augmentation de 2 degrés de la température moyenne dans le monde peut encore être assurable, mais ce qui est certain, c’est qu’une hausse de 4 degrés ne l’est pas». Plus récemment, à l’occasion des rencontres économiques d’Aix-en-Provence, début juillet, Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, a tiré la sonnette d’alarme concernant «certaines zones particulièrement exposées dans lesquels l’environnement d’assurances est particulièrement exposé». Et notamment les zones côtières soumises à des risques de submersion à cause du changement climatique et de la fonte des glaces. «Si l’on laisse le marché des assureurs à la libre concurrence, certains vont se retirer de ces zones, et progressivement la charge va peser sur les assureurs restants qui devraient alors partir et donc 10-15% des Français ne seraient plus assurés ce qui est impossible», a prévenu l’assureur. Autant de dangers qui amènent les entreprises et les politiques du monde à un même constat : «Cela montre l’urgence à accomplir des efforts ambitieux pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui sont la cause principale de ces records», avait affirmé Samantha Burgess, directrice adjointe du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S), mardi dernier.

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