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La perspective d’une intervention armée suscite inquiétudes et critiques

Samedi, les sénateurs du Nigeria, poids lourd de la Cedeao avec ses 215 millions d’habitants et qui partage une frontière de 1.500 km avec le Niger, ont appelé le président Bola Tinubu à « renforcer l’option politique et diplomatique ». L’Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur dans le Sahel, a également émis des réserves. Le président Abdelmadjid Tebboune a estimé samedi qu’une intervention serait « une menace directe » pour l’Algérie. « Il n’y aura aucune solution sans nous », a-t-il ajouté, craignant que « tout le Sahel s’embrase ». « Il faut empêcher le scénario catastrophique d’une guerre », a alerté de son côté un collectif de chercheurs, spécialistes du Sahel, dans une tribune publiée samedi dans le quotidien français Libération.

De nombreux résidents de Niamey – fief de l’opposition au président déchu – espéraient dimanche ne pas avoir à vivre une intervention militaire. »Si la Cedeao intervient, ça va encore aggraver la situation. Mais les gens sont prêts et la population va soutenir les nouveaux dirigeants, parce que nous voulons du changement », assure Jackou, commerçant dans le textile. La Cedeao et les pays occidentaux réclament un retour à l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum, retenu prisonnier. « Nous condamnons la tentative de coup d’Etat au Niger qui constitue une grave menace pour la paix et la sécurité dans la sous-region », a déclaré dimanche soir le président ivoirien Alassane Ouattara. Il a jugé « essentiel » de « rétablir l’ordre constitutionnel » et de « permettre au président Bazoum démocratiquement élu d’exercer librement ses fonctions ». Une position identique à celle de la France, ancienne puissance coloniale dans la région dont les relations avec les auteurs du coup d’Etat au Niger se sont dégradées ces derniers jours. Les militaires ont dénoncé des accords de coopération militaire et sécuritaire avec Paris, qui déploie au Niger 1.500 soldats pour la lutte antiterroriste, une mesure ignorée par Paris.

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