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Opération spéciale russe en Ukraine… Attaque contre un pétrolier russe et tensions croissantes en mer Noire

Un pétrolier russe a été touché durant la nuit de vendredi à hier, samedi, par un drone ukrainien dans le détroit de Kertch, interrompant brièvement le trafic sur le pont stratégique reliant la Crimée à la Russie dans un contexte de tensions croissantes en mer Noire.

Un navire de guerre russe avait déjà été touché tôt vendredi par un drone ukrainien sur une base de la mer Noire. Pour sa part, l’armée russe a revendiqué hier la prise du village de Novosselivské, dans le nord-est de l’Ukraine, une zone où elle est à l’offensive depuis plusieurs semaines. En mer Noire, le nombre des attaques a augmenté de part et d’autre depuis que Moscou a refusé mi-juillet de reconduire un accord négocié par l’ONU qui autorisait les exportations de céréales ukrainiennes. « Durant la nuit, le SBU (services ukrainiens de sécurité, ndlr) a fait sauter le +SIG+, un important pétrolier de la Russie qui transportait du carburant pour les soldats russes », a dit samedi à l’AFP une source de ces services, qualifiant le navire de « l’un des principaux pétroliers de Russie ».

Cette nouvelle « opération spéciale » a été menée « avec succès » en coordination avec la Marine dans les eaux territoriales ukrainiennes avec un drone naval et des explosifs, a-t-elle ajouté, assurant que le navire « était bien chargé de carburant donc les feux d’artifice étaient visibles de loin ». Cette source confirmait ainsi l’attaque annoncée précédemment par l’Agence fédérale russe du transport maritime sur Telegram et l’agence russe RIA Novosti, qui avait précisé qu’elle n’avait pas fait de victimes.

Selon l’agence maritime russe, le pétrolier SIG a été touché vers 23h20 (20h20 GMT) au sud du détroit de Kertch. Il a subi un trou au niveau de la ligne de flottaison dans la zone de la salle des machines, « vraisemblablement à la suite d’une attaque d’un drone naval » mais il « est à flot » et des préparatifs sont en cours pour réparer les dégâts. Le navire est visé par des sanctions américaines pour avoir fourni du kérosène aux forces russes pendant la guerre en Syrie. Le trafic sur le pont de Crimée, reliant cette péninsule annexée en 2014 à la Russie, a été suspendu pendant trois heures avant de reprendre tôt hie, selon le centre russe d’information autoroutier.

Ce pont, frappé à deux reprises par des opérations ukrainiennes meurtrières, sert à acheminer du matériel aux militaires russes sur le front ukrainien mais est également ouvert au trafic routier et ferroviaire civil. Vendredi, une frappe de drone ukrainien avait visé pour la première fois un navire de débarquement russe, l’Olenegrorski Gorniak, dans une base russe, Novorossïisk, grand port pétrolier du sud-ouest de la Russie et terminus d’un oléoduc qui sert notamment à l’exportation du pétrole kazakh. La Russie a elle assuré avoir repoussé une tentative ukrainienne ayant impliqué « deux bateaux sans équipage » contre cette base.

Sur le front diplomatique, l’Arabie saoudite, qui a soutenu les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU après l’invasion russe, accueille samedi une réunion de deux jours à Jeddah pour discuter de la « crise ukrainienne ». Une trentaine de pays ont été invités, mais pas la Russie, selon des diplomates. Parmi les puissances émergentes du groupe des BRICS, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ont fait savoir qu’elles participeraient. Cette réunion de deux jours reflète, selon l’agence de presse officielle SPA, la « disposition du royaume à exercer une mission de bons offices » pour parvenir à « une paix permanente ». Plusieurs tentatives de médiation pour aboutir à la paix en Ukraine ont déjà été entreprises sans grands résultats, y compris via la visite d’une délégation de dirigeants africains à Kiev et Moscou et celle d’un émissaire chinois.

Russes et Ukrainiens avaient également mené des pourparlers dans les premiers mois de la guerre sans parvenir à une cessation des hostilités. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lancé début juin une contre-offensive destinée à reprendre les territoires actuellement contrôlés par la Russie, y compris la Crimée. Cette opération n’a jusqu’à présent rencontré que des succès modestes.

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