Économie

Suite à l’enquête chinoise : L’UE compte défendre son secteur laitier

La Commission européenne a promis de défendre la filière du lait en Europe, au lendemain de l’ouverture d’une enquête chinoise antisubventions concernant ce secteur dans l’UE. A titre indicatif, cette dernière a exporté pour 1,68 milliard d’euros de produits vers la Chine en 2023, selon des données d’Eurostat. «La Commission défendra fermement les intérêts de notre industrie laitière et de notre politique agricole commune», a martelé un porte-parole de l’institution, Olof Gill, assurant que «toutes les mesures nécessaires seraient prises pour s’assurer que cette enquête respecte pleinement les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC)». Pour rappel, l’enquête chinoise porte sur des produits tels que le fromage frais et le lait caillé, le fromage bleu ainsi que certains laits et crèmes. L’investigation commandée par Pékin vise de surcroît un certain nombre de subventions accordées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) de l’UE. La procédure doit durer un an et pourra éventuellement être prolongée de six mois. La Chine pourra ensuite décider d’imposer des surtaxes sur ces produits pour protéger son marché, si elle démontre que les pratiques de l’UE sont déloyales et nuisent à la concurrence.

 

Les voitures électriques chinoises au centre de la discorde

Le timing de l’ouverture de cette dernière investigation chinoise n’a rien d’un hasard. Celle-ci intervient au lendemain de nouvelles taxes douanières annoncées mardi dernier par l’UE sur les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla qui possède une usine à Shanghai. Bruxelles estime en effet que les prix des véhicules chinois sont artificiellement bas, du fait de subventions d’État qui faussent le marché, et nuisent à la compétitivité des constructeurs européens. Ces nouvelles surtaxes européennes, mises en place d’ici fin octobre (sauf vote contraire des 27 États membres de l’UE), peuvent atteindre jusqu’à 36%. La majeure partie des constructeurs chinois est concernée par ces nouveaux droits de douanes européens. Bruxelles les imposera notamment à BYD (à hauteur de 17%), à Geely (19,3%), et à SAIC (36,3%), parmi les constructeurs les plus importants de Chine. En désaccord avec cette décision de Bruxelles, la Chambre de commerce chinoise dans l’UE avait fustigé récemment le «protectionnisme» et les pratiques commerciales «injustes», induites par ces droits de douanes spécifiques. «La Chambre de commerce exprime son profond mécontentement et sa ferme opposition à l’approche protectionniste de la Commission européenne», avait-elle déploré dans un communiqué, avertissant aussi du danger d’«exacerbation des tensions commerciales entre l’UE et la Chine». Même tonalité en début de ce mois d’août où la Chine a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos de ces surtaxes de l’UE. Avec le même argumentaire… Pékin qualifiant la démarche de Bruxelles de «politique» et dénuée d’«aucune base factuelle». Les autorités chinoises n’en sont pas à leur première investigation sur des produits européens. En janvier, elles avaient annoncé enquêter sur une infraction supposée à la concurrence des eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l’UE et en particulier de la France. En juin, bis repetita. Pékin a lancé une enquête antidumping, cette fois-ci sur les importations de porc et de produits porcins en provenance de l’UE. Des marchandises principalement produites en Espagne, en France, aux Pays-Bas et au Danemark. De son côté, Bruxelles n’est pas en reste. La Commission européenne a ouvert début avril une enquête visant les fabricants chinois d’éoliennes. Ces derniers sont soupçonnés d’avoir reçu des subventions massives, ce qui, encore une fois, fausse la concurrence sur le marché européen.

 

 

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