Volker Türk devant des journalistes à Genève : « Je tire une sonnette d’alarme » devant les « discours de haine » des campagnes électorales dans différents pays
Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme s’est déclaré inquiet hier, mercredi, des discours de haine et des propos déshumanisants à l’encontre de migrants et de minorités, lors des nombreuses campagnes électorales cette année en Europe et dans le monde. « Je tire une sonnette d’alarme », a déclaré Volker Türk devant des journalistes à Genève. Tout en refusant de mentionner des élections spécifiques, il déplore que l’Europe ait connu « une montée des discours de haine, une montée des discours discriminatoires ». M. Turk se réfère néanmoins aux élections du Parlement européen en juin, qui se sont soldées par des progressions importantes des partis d’extrême droite, ou encore aux campagnes électorales aux Etats-Unis ou en Inde. « Je me suis toujours inquiété lorsque j’entends des propos qui dénigrent l’autre, qui déshumanisent l’autre, qui font des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asile ou des groupes minoritaires des boucs émissaires », déclare-t-il. « Nous devons être très vigilants, car l’histoire nous enseigne, en particulier en Europe, que la diffamation, le dénigrement de l’autre sont des signes avant-coureurs du pire ». Ceux qui sont au pouvoir doivent se prononcer clairement en faveur d’une « tolérance zéro pour tout discours de haine », insiste-t-il, tout en exhortant les électeurs à vérifier si les programmes politiques respectent les droits humains de « tout le monde ». M. Turk a fait référence aux mouvements populistes tout en estimant que les partis traditionnels, insuffisamment à l’écoute des populations, détiennent aussi leur part de responsabilité dans le phénomène.
R.I./APS
