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La CIJ ordonne de cesser « immédiatement » les opérations militaires à Rafah

La plus haute juridiction de l’ONU a ordonné vendredi à l’entité sioniste de suspendre ses opérations militaires à Rafah, une décision susceptible d’accroître la pression internationale sur le pays, plus de sept mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza.
La Cour internationale de justice (CIJ), dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais manque de mécanismes pour leur mise en œuvre,, a également ordonné à l’État hébreu de maintenir ouvert le passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, qu’il a fermé après le lancement de son opération terrestre dans la ville début mai. L’ONU a rappelé que les décisions de la CIJ étaient « contraignantes » et doivent être « dûment » respectées. L’entité sioniste s’est défendue en affirmant qu’elle « n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie », selon un communiqué commun du ministère des Affaires étrangères et du Conseil de la sécurité nationale. L’Arabie saoudite a souligné l’importance d’étendre la décision à « toutes les zones palestiniennes », alors que la Turquie a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à « faire sa part » pour contraindre Israël la mettre en œuvre.
Saisie par l’Afrique du Sud qui accuse l’Etat hébreu de « génocide », la CIJ lui ordonne de « maintenir ouvert le terminal de Rafah pour permettre la fourniture sans entrave et à grande échelle des services de base et de l’aide humanitaire dont il a un besoin urgent ». Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est engagé lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Joe Biden à « laisser passer l’aide humanitaire » dans Gaza via le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, a fait savoir vendredi la Maison Blanche. La CIJ, basée à La Haye, réclame également la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages retenus dans la bande de Gaza. Sur le terrain, des avions de guerre sionistes ont survolé dans la nuit Gaza-ville (nord), et fait des frappes mortelles contre des civils, alors que l’armée sioniste a fait état de tirs de mortiers sur ses soldats dans le centre. Lors d’une opération sioniste, trois corps d’otages tués le 7 octobre puis emmenés dans la bande de Gaza ont été récupérés dans la nuit à Jabalia (nord). L’armée sioniste a indiqué poursuivre ses opérations, notamment dans le camp de déplacés éponyme.

Une situation humanitaire alarmante

La situation sécuritaire et humanitaire dans le territoire demeure alarmante. « J’ai vu ma soeur et son mari gisant morts l’un à côté de l’autre », a raconté à l’AFPTV Ammar Abou Ghaben, un déplacé palestinien, après que plusieurs membres de sa famille ont été tués dans une attaque de navires de guerre israéliens sur la côte. A Jabalia, l’hôpital Kamal Adwan est « hors service » tandis que celui d’Al-Ahli Arab, à Gaza-Ville, a dénombré sept morts, selon des sources médicales. L’hôpital Al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), a indiqué manquer cruellement de carburant « dans les prochaines heures afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sanitaire ».
L’armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, avec l’objectif d’y anéantir les derniers bataillons du Hamas et sauver les otages, malgré les mises en garde internationales sur le sort des civils. Quelque 800.000 personnes ont fui, d’après l’ONU. Par ailleurs, une jetée temporaire américaine installée sur la côte de Gaza a permis le débarquement en une semaine de 97 camions d’aide humanitaire, a déclaré vendredi le porte-parole de l’ONU, notant que l’opération s’était stabilisée après des « débuts difficiles ». Au moins 35.800 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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