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Génocide en Palestine : Frappes sur Rafah après la décision de la CIJ, discussions à Paris sur un cessez-le-feu  

L’armée sioniste a encore bombardé hier la bande de Gaza, y compris Rafah, au lendemain d’une décision de la Cour internationale de justice (CIJ) lui ordonnant de suspendre ses opérations dans ce secteur sur fond d’efforts à Paris pour lui arracher un cessez-le-feu avec le Hamas.
La plus haute juridiction de l’ONU, dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais qui manque de mécanismes pour les mettre en œuvre, a aussi ordonné à l’entité sioniste de maintenir ouvert le passage de Rafah, dans l’extrême sud de la bande de Gaza, essentiel à l’entrée de l’aide humanitaire mais fermé après le lancement de son opération terrestre début mai. L’entité sioniste s’est défendue, affirmant qu’elle n’avait « pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah » susceptibles de « conduire à la destruction de la population civile palestinienne ». Pourtant chaque jour ses attaques font des dizaines de morts depuis que son armée a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, avec l’objectif prétendu d’y anéantir les derniers bataillons du Hamas, mouvement islamiste palestinien. Le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, a salué de son côté la décision de la CIJ — qui a également ordonné la « libération immédiate et inconditionnelle » des otages à Gaza – tout en déplorant qu’elle se limite « seulement à Rafah ».
Dans la foulée, les bombardements sionistes se sont poursuivis dans la bande de Gaza, notamment dans plusieurs quartiers dans l’est et dans le centre de Rafah. Un homme y a été tué hier matin, selon l’hôpital koweïtien de la ville qui a recueilli le corps. »Nous espérons que la décision de la CIJ va mettre la pression sur l’entité sioniste afin de mettre fin à cette guerre d’extermination », a déclaré Oum Mohammad Al-Ashqa, une Palestinienne de Gaza-Ville, déplacée comme bon nombre des 2,4 millions de Gazaouis.

Des combats rapprochés

Tôt hier, des frappes aériennes et des tirs d’artillerie ont visé à Khan Younès (sud) et dans plusieurs quartiers de la ville de Gaza (nord). Des avions de chasse et des hélicoptères ont frappé le camp de Jabalia (nord) et des obus ont atterri près d’une centrale électrique au nord du camp de Nousseirat (centre), selon des témoins. L’armée sioniste a annoncé hier que plusieurs combattants ont été tués lors de « combats rapprochés » la veille à Jabalia et au cours « d’affrontements et de tirs de chars d’assaut » dans le centre de la bande de Gaza. Elle a également affirmé avoir « éliminé une cellule terroriste qui a ouvert le feu sur les troupes » à Rafah et ce, sans montrer d’images des combattants tués ou arrêté ainsi que leurs armes. Depuis l’offensive génocidaire sioniste, chaque jour le bilan des morts augmente d’au moins deux dizaines par jour. L’offensive dévastatrice dans le territoire palestinien a fait au moins 35.857 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
La situation sécuritaire et humanitaire dans la bande de Gaza est alarmante avec un risque de famine, des hôpitaux hors service et environ 800.000 personnes qui ont fui Rafah ces deux dernières semaines, selon l’ONU. L’hôpital koweïtien à Rafah a affirmé samedi qu’il est désormais le seul dans la ville à recevoir des patients, appelant l’Organisation mondiale de la santé à « fournir rapidement le carburant nécessaire (…) pour qu’il puisse continuer de fonctionner ».
Hier, Rome a annoncé la reprise des financements en faveur de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), qui coordonne la quasi-totalité de l’aide à Gaza, mais qui avait été mise en difficulté par l’entité sioniste en janvier après des accusations selon lesquelles certains de ses employés étaient impliqués dans l’attaque du 7 octobre.
Plus tôt cette semaine, le procureur de la CPI avait demandé l’émission de mandats d’arrêt pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et contre des dirigeants du Hamas mais aussi israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Si le gouvernement sioniste a fustigé cette annonce, il a néanmoins ordonné à ses négociateurs de « retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages », selon un haut responsable. Au début de ce mois de mai, des discussions indirectes entre l’Etat hébreu et le Hamas, par l’entremise du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, n’avaient pas abouti à un accord de trêve associée à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par l’Etat hébreu.
Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris pour tenter de relancer les pourparlers sur une trêve et le président français, Emmanuel Macron, a reçu vendredi le Premier ministre du Qatar et les ministres saoudien, égyptien et jordanien des Affaires étrangères. Selon la présidence française, les dirigeants ont examinés comment « augmenter et approfondir leur coopération en matière d’aide humanitaire » et de la mise en œuvre de la « solution à deux Etats ». En parallèle, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est entretenu avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre sioniste, des nouveaux efforts pour arriver à un cessez-le-feu et rouvrir le « plus tôt possible » le terminal de Rafah, a indiqué Washington. En attendant, une jetée temporaire américaine installée sur la côte de Gaza a permis le débarquement en une semaine de 97 camions d’aide humanitaire, a affirmé vendredi le porte-parole de l’ONU.

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