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Génocide en Palestine : Washington critique la conduite de la guerre par Tsahal

Les frappes de l’armée sioniste sur la bande de Gaza se poursuivaient tôt hier, samedi, malgré les critiques de Washington sur la conduite de la guerre et les risques selon l’ONU d’une « catastrophe humanitaire colossale » dans la ville densément peuplée de Rafah.
Tôt hier, des vidéos ont montré des frappes dans différents secteurs de Gaza après la diffusion d’un rapport du département d’Etat sur la situation dans ce territoire au cœur d’une guerre qui s’étire désormais sur plus de sept mois. Les Etats-Unis jugent « raisonnable d’estimer » que l’entité sioniste a violé le droit humanitaire international à Gaza sans pouvoir toutefois le conclure de manière définitive, et continueront à livrer des armes à ce pays, selon un rapport du département d’Etat. En parallèle, une majorité écrasante de l’Assemblée générale de l’ONU a jugé que les Palestiniens méritaient d’être membres à part entière de l’organisation, leur octroyant quelques droits supplémentaires à défaut d’une véritable adhésion bloquée par les Etats-Unis, premier allié de l’Etat hébreu malgré ces critiques récentes. Ce vote symbolique, salué par l’Autorité palestinienne, a provoqué la colère de l’entité sioniste.
Des pourparlers indirects visant à arracher une trêve et éviter une offensive majeure sur Rafah se sont achevés jeudi au Caire sans parvenir à un accord. Afin de « vaincre » le Hamas, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu défend une opération à Rafah (sud), où se retranchent selon lui les derniers bataillons du mouvement islamiste mais où s’entassent également d’après l’ONU 1,4 million de Palestiniens, la majorité déplacés par les violences. Défiant les mises en garde internationales, l’armée sioniste mène depuis mardi des incursions dans l’est de Rafah, et a pris le contrôle du passage frontalier avec l’Egypte, verrouillant une porte d’entrée névralgique pour les convois d’aide humanitaire. L’armée sioniste a aussi indiqué vendredi poursuivre son « opération antiterroriste de précision » dans certains secteurs de l’est de Rafah, et avoir « éliminé des cellules terroristes » sans pour autant donner des preuves en montrant des corps, des prisonniers ou des armes.
Une vaste opération à Rafah conduirait à une « catastrophe humanitaire colossale », a averti le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, ajoutant que la famine se profilait dans le territoire palestinien. Il a appelé les autorités sionistes à cesser cette opération militaire sans délai et à reprendre la voie des négociations, seule voie possible pour conduire à la libération immédiate des otages et obtenir un cessez-le-feu durable », a renchéri dans la nuit la diplomatie française.
Le président américain Joe Biden a menacé de cesser certaines livraisons d’armes à l’Etat hébreu en cas d' »offensive majeure » sur cette ville située à la lisière de l’Egypte, sans préciser ce qu’il entend par offensive majeure alors qu’il y a quotidiennement entre 20 et 100 morts chaque jour depuis octobre 2023. Les Etats-Unis « observent avec préoccupation » l’opération à Rafah, mais ne jugent pas qu’elle soit « majeure » à ce stade, a estimé vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

Fuir Rafah

Selon l’ONU, environ 110.000 personnes ont fui depuis que l’Etat hébreu ait appelé lundi la population de l’est de Rafah à évacuer. « Quelque 30.000 personnes fuient la ville chaque jour », a indiqué le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), précisant que la plupart « ont déjà dû se déplacer à cinq ou six reprises » depuis le début de la guerre. A l’instar d’Oum Soubhi, déplacée de Gaza-ville (nord). « Au début de la guerre, nous sommes allés à Rafah, puis nous avons été déplacés plusieurs fois dans la région de Rafah en raison des menaces, des frappes et de la situation effrayante et terrifiante, avant de venir à Nuseirat (centre) », a-t-elle confiée.
Malgré la réouverture mercredi du passage de Kerem Shalom, voisin de Rafah, fermé par l’entité sioniste pendant trois jours après des tirs de roquettes du Hamas, l’acheminement de l’aide reste « extrêmement difficile », a affirmé Andrea De Domenico, le chef du bureau de l’Ocha dans les territoires palestiniens. Vendredi soir, le Cogat, organe du ministère sioniste de la Défense supervisant les affaires civiles dans les Territoires palestiniens, a néanmoins annoncé « le transfert de 200.000 litres de carburant à des organisations internationales » via Kerem Shalom.
L’entité sioniste mène une offensive génocidaire qui a fait jusqu’à présent 34.943 morts, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. L’Egypte a exhorté vendredi le Hamas et l’Etat sioniste à faire preuve de « flexibilité » alors que les efforts des médiateurs « se poursuivent » en vue d’une trêve selon le média Al-Qahera News malgré le départ du Caire des délégations des deux belligérants. Lundi, il avait donné son feu vert à un accord en trois phases de 42 jours chacune selon lui, incluant un retrait israélien de Gaza ainsi qu’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens, en vue d’un « cessez-le-feu permanent ». Or l’Etat hébreu s’oppose à un cessez-le-feu définitif tant que le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, ne sera pas vaincu.

 

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