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Manifestations pro-palestiniennes dans plus de 33 universités américaines

L’université américaine Columbia a ajourné la date limite de vendredi dernier fixée aux étudiants pro-palestiniens pour évacuer le campus, occupé pour protester contre la guerre menée par l’entité sioniste contre le peuple palestinien, un mouvement qui s’est généralisé sur les campus américains. Plus de 33 universités ont suivi le mouvement de soutien au peuple palestinien. Le bureau de la présidence de Columbia, l’université new-yorkaise, d’où est parti le mouvement de soutien à Gaza il y a plus d’une semaine, est revenu sur l’échéance de minuit heure locale (04H00 GMT vendredi), fixée pour démanteler un village de tentes où quelque 200 étudiants pro-palestiniens se sont rassemblés. « Les négociations ont progressé et se poursuivent comme prévu », a affirmé le bureau de la présidente de l’université, Minouche Shafik, dans un communiqué diffusé hier à 23h07 (03H07 GMT.
« Nous avons nos demandes, ils ont les leurs », a ajouté le bureau de la présidence de Columbia en démentant qu’une intervention de la police ait été réclamée. Cependant, des vidéos montrent l’arrivé d’un nombre impressionnant de policiers, et l’arrestation de plusieurs manifestants dont des professeurs qui soutenaient les manifestants. « Ils nous traitent de terroristes, ils nous traitent de violents. Mais le seul outil dont nous disposons ce sont nos voix », a déclaré une des étudiantes présente au rassemblement pro-palestinien, se présentant sous le nom de Mimi. Le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens, qui s’est généralisé sur les campus américains, est parti de l’université Columbia à New York.
Des dizaines d’arrestations y ont été effectuées la semaine dernière après le recours à la police effectué par les responsables de l’université pour mettre fin à une occupation accusée par plusieurs personnalités pro-sionistes d’attiser l’antisémitisme. Les manifestations pro-palestiniennes se sont ensuite poursuivies mercredi sur le campus. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées par ce mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens, telles Harvard, Yale ou encore Princeton.

Des centaines d’arrestations

Plus de 200 manifestants ont été arrêtés mercredi et jeudi derniers dans des universités de Los Angeles, de Boston et d’Austin, au Texas, où quelque 2.000 personnes se sont à nouveau rassemblées jeudi. Les scènes à travers le pays se suivent et se ressemblent: des élèves installent des tentes sur leurs campus, pour dénoncer le soutien militaire des Etats-Unis à l’entité sioniste et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités. Sur le campus de l’université Emory d’Atlanta, dans le sud-est des Etats-Unis, des manifestants ont été évacués manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés. La police d’Atlanta a reconnu avoir utilisé des agents « chimiques irritants » sur les manifestants, face à la « violence » de certains. Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé sur le campus de l’université George Washington dans la capitale. Sur celui de l’université UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d’une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes.
Kaia Shah, une étudiante en sciences politiques de 23 ans, s’enthousiasme de l’élargissement du mouvement. « C’est formidable ce que nous voyons dans d’autres campus, cela montre combien de personnes soutiennent cette cause », estime-t-elle. Pour Kit Belgium, une professeure de l’université d’Austin, le campus a besoin de voir « la libre expression et le libre échange des idées ». Et si l’université ne peut pas tolérer cela, alors elle n’est pas digne de ce nom », a-t-elle ajouté à l’AFP.
Les manifestants, parmi lesquels un certain nombre d’étudiants juifs, réfutent tout antisémitisme et critiquent les officiels qui l’assimilent à l’opposition à l’entité sioniste. « Les gens qui sont ici viennent d’horizons divers pour soutenir le peuple palestinien », poussés par « leur sens de la justice », a affirmé un diplômé de l’université d’Austin, qui se déclare juif et se présente sous le prénom Josh à l’AFP.
A l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), l’une des principales universités publiques des Etats-Unis, des centaines de manifestants se sont rassemblés et ont construit un campement de protestation en soutien aux Palestiniens jeudi dernier. Les organisateurs d’UCLA Palestine Solidarity Encampment ont déclaré dans un communiqué : « Nous ne resterons pas silencieux pendant que Gaza est anéanti ». Le groupe, composé d’étudiants de l’UCLA, de membres de la communauté universitaire, de professeurs et de membres du personnel, a publié une liste d’exigences comprenant le boycott des universités sionistes. « Avec l’adoption d’un nouveau programme de financement, l’administration Biden a approuvé 26,4 milliards de dollars d’aide aux Israéliens, donnant le feu vert à l’invasion de Rafah, où ils ont piégé 1,5 million de Palestiniens en fuite », indique le communiqué. Les manifestants ont déployé sur le campus des pancartes portant des slogans tels que « Laissez Gaza vivre », « Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide », « Arrêtez les massacres » et « L’UCLA dit Palestine libre ». « Notre priorité absolue est toujours la sécurité et le bien-être de l’ensemble de la communauté de Bruin », a déclaré Mary Osako, vice-chancelière chargée de la communication stratégique de l’UCLA, dans un communiqué, ajoutant que « nous surveillons activement cette situation afin de favoriser un environnement pacifique sur le campus, qui respecte le droit de notre communauté à la liberté d’expression tout en minimisant les perturbations de notre mission d’enseignement et d’apprentissage ».
Le rassemblement de l’UCLA a eu lieu un jour après une autre manifestation pro-palestinienne contre la guerre menée par l’entité sioniste à Gaza sur le campus de Los Angeles de l’université de Californie du Sud (USC). Après des heures d’affrontements avec la police de l’université, plus de 90 manifestants ont été arrêtés mercredi soir par la police de Los Angeles. L’USC a annoncé jeudi que la célèbre université privée de recherche avait annulé sa cérémonie de remise des diplômes aux étudiants, prévue pour le 10 mai.
Plus de 150 étudiants de l’université de Californie à Santa Barbara ont également organisé une manifestation pro-palestinienne dans le bâtiment des ressources étudiantes de l’université jeudi, selon les chaînes de télévision locales. Bien que certains politiciens américains aient qualifié les manifestants « d’antisémites » et que des centaines d’étudiants aient été arrêtés par la suite, les manifestations pro-palestiniennes se multiplient sur les campus américains, alors que le conflit entre Israël et le Hamas se poursuit dans la bande de Gaza.

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