International

Le nouveau dilemme de Biden face à l’escalade au Moyen Orient

Soutien « inébranlable » à l’entité sioniste mais tout faire pour éviter une guerre avec l’Iran. C’est le dilemme posé à présent à Joe Biden face au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
En se portant à la défense de l’entité sioniste face à l’attaque sans précédent samedi de l’Iran, le président américain a joint le geste à la parole, les forces américaines dans la région contribuant à détruire des « dizaines » de drones et missiles tirés sur les territoires occupés. Mais les Etats-Unis craignent une riposte sioniste contre l’Iran avec le risque de provoquer une dangereuse spirale au Moyen-Orient, sur fond de guerre à Gaza, le scénario catastrophe tant redouté depuis des mois. « Le président a été clair: nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran », a déclaré dimanche le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, John Kirby. Le président américain, qui affronte une dure campagne de réélection face à Donald Trump en novembre, s’est entretenu par téléphone samedi soir avec Netanyahu.
Selon la presse américaine, il lui a indiqué de considérer comme une « victoire » le fait que l’Etat hébreu se serait, officiellement, « bien défendue » selon l’entité sioniste et les média occidentaux face à l’Iran — 99% des projectiles auraient interceptés — et que les Etats-Unis ne participeraient pas à une contre-attaque. « Je dirais que le Premier ministre (sioniste) est très conscient du fait que le président (Biden) ne cherche pas un conflit avec l’Iran, qu’il ne veut pas que les tensions s’aggravent et que le président fait tout, et ce depuis le 7 octobre, pour essayer d’éviter que cela ne devienne une guerre régionale plus large », a indiqué M. Kirby dimanche.

« Très cynique »

Le président américain, qui s’est réuni virtuellement dimanche avec ses homologues du G7, se retrouve de fait dans une position délicate : il est de plus en plus critique du Premier ministre sioniste pour sa conduite de la guerre depuis six mois dans la bande de Gaza, mais doit pour autant lui assurer son soutien total. « Cela le met dans une situation très difficile », dit Colin Clarke, directeur de recherche au Soudan Group. « Je pense qu’il se méfie des motivations de Netanyahu, qui tente d’étendre la guerre à toute la région pour détourner l’attention de la guerre qui se déroule mal pour lui à Gaza », ajoute-t-il.
Selon le chercheur, Netanyahu cherche aussi « à masquer les différends très réels qui existent avec l’administration Biden sur ce qui se passe à Gaza », le territoire palestinien menacé d’une famine à grande échelle. Un autre expert, James Ryan, craint pour sa part que « si Netanyahu veut riposter dans l’optique d’une nouvelle escalade, nous nous engagions dans une spirale dangereuse ». « Je m’attends à ce que Biden tente de restreindre l’entité sioniste, mais Netanyahu a déjà montré qu’il était prêt à tester toutes les limites que Biden souhaitait imposer. Tout cela est, malheureusement, très cynique », relève le directeur exécutif du Middle East Research and Information Project.

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