À la uneInternational

Génocide en Palestine : L’armée sioniste se retire du sud de la bande de Gaza au 7e mois de la guerre

L’armée sioniste a annoncé avoir retiré dimanche ses troupes du sud de la bande de Gaza après avoir démantelé le Hamas palestinien dans la plus grande ville de la zone, au septième mois de la guerre et le jour de la reprise attendue des négociations sur une trêve. S’adressant à son cabinet de guerre, le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a redit sa détermination à éradiquer le Hamas « dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah », en allusion à une offensive terrestre dans cette ville de l’extrême sud du territoire palestinien, à laquelle s’oppose la communauté internationale y compris l’allié américain. L’annonce de retrait intervient après six mois de conflit qui a coûté la vie à 33.175 personnes à Gaza, la plupart des civils, dont 38 ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas. Et la majorité des 2,4 millions d’habitants y sont menacés de famine selon l’ONU.
Après les opérations palestiniennes du Le 7 octobre, l’entité sioniste a lancé des bombardements intenses sur le territoire palestinien avant une offensive terrestre qui a permis à ses soldats d’avancer du nord vers le sud de la petite bande de terre d’environ 40 km de long et 10 de large, assiégée par l’armée depuis le 9 octobre. « Aujourd’hui, la 98e division de commandos de l’armée israélienne a terminé sa mission à Khan Younès. La division a quitté la bande de Gaza afin (…) de se préparer à de futures opérations », a déclaré l’armée sioniste dans un communiqué. Selon des médias sionistes, l’ensemble des troupes ont quitté le sud de la bande de Gaza. Selon un responsable militaire cité par le journal, « la 98e division a démantelé les brigades du Hamas à Khan Younès et tué des milliers de leurs membres. Nous y avons fait tout ce que nous devions faire ». Mais selon un porte-parole de la Maison Blanche, ce retrait correspond probablement à une période de « repos » pour les troupes.

Retour de déplacés

Située à 3 km au sud de Rafah et transformée en champ de ruines par les bombardements sionistes, la ville de Khan Younès, la plus grande du sud du territoire, a été pendant des mois l’épicentre de la bataille entre soldats et combattants du Hamas. A pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, des dizaines de Palestiniens réfugiés à Rafah ont pris le chemin du retour à Khan Younès, aussitôt après le retrait sioniste précédé par des frappes sur les deux villes. L’annonce de l’armée sioniste a été faite le jour où une énième série de négociations indirectes entre le Hamas et Israël via les médiateurs internationaux —Etats-Unis, Qatar, Egypte– doit se tenir au Caire, après des appels pressants du président américain Joe Biden à les reprendre et à trouver un accord. Sont présents ou attendus dimanche au Caire le chef de la CIA, Bill Burns, le chef des services secrets, David Barnea, le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani et une délégation du Hamas, selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera News. Objectif: conclure un accord de trêve associée à des libérations d’otages en échange de prisonniers palestiniens et à une augmentation importante de l’aide humanitaire à Gaza.
Samedi, le Hamas a dit qu’il ne renoncerait pas à ses exigences pour un accord : « un cessez-le-feu complet », un retrait israélien de Gaza, un retour des déplacés et un accord « sérieux » d’échange d’otages et de prisonniers palestiniens. Affirmant que son armée est à « un pas de la victoire », M. Netanyahu a martelé dimanche qu’il n’y aurait pas de cessez-le-feu sans la libération de tous les otages. Une seule trêve a eu lieu depuis le début de la guerre, et elle a permis fin novembre la libération d’une centaine d’otages en échange de détenus palestiniens et l’entrée de davantage d’aides à Gaza où la population vit « l’enfer sur terre » selon l’ONU. Strictement contrôlées par l’entité sioniste, les aides acheminées par voie terrestre via l’Egypte arrivent au compte-gouttes dans le territoire et sont largement insuffisantes.

« Honte au monde entier »

« Honte au monde entier. Les enfants meurent de faim », lance Labad, une mère de quatre enfants réfugiée chez des proches après la destruction de sa maison à Jabaliya (centre). « Mon fils de 8 ans me demande à manger mais je n’ai rien à lui donner (…) Nous avons même mangé de la nourriture pour animaux et oiseaux. Je souhaite la mort pour moi et mes enfants pour être libérés de ce tourment », dit-elle à l’AFP.A Rafah, où s’entassent près de 1,5 million de Palestiniens, en majorité des déplacés, des mendiants sont vus sur un marché, au côté d’enfants vendant conserves et légumes, dont l’un montrant un seul sac de légumes surgelés qu’il peine à vendre.

« Quel que soit le prix »

Le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, deux ans après le retrait de l’entité sioniste du territoire pauvre et surpeuplé qu’il a occupé pendant 38 ans. Avant le siège total imposé le 9 octobre, l’Etat hébreu soumettait le territoire palestinien à un blocus depuis 2007. Au lendemain de rassemblements en Israël réclamant la démission de M. Netanyahu, des proches d’otages ont organisé à Tel-Aviv un événement pour marquer les six mois de leur captivité. »S’il vous plaît, faites tout, payez le prix, quel qu’il soit, le prix le plus élevé, je m’en fiche. Je veux qu’Ofer et tous les autres » reviennent « à la maison », a dit Yifat Kalderon, cousine d’Ofer Kalderon, un père de famille otage à Gaza.

 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page