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L’Etat hébreu furieux après l’abstention américaine à l’ONU

L’entité sioniste a dénoncé lundi l’abstention de son allié américain ayant permis l’adoption, pour la première fois, d’une résolution des Nations unies exigeant un « cessez-le-feu » immédiat dans la bande de Gaza menacée par la famine, après plus de cinq mois de guerre menée par l’entité sioniste contre un peuple désarmé. Immédiatement après l’adoption de la résolution, l’entité sioniste a annulé la visite d’une délégation qui était attendue à Washington, déclarant que l’abstention américaine « nuisait » à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages retenus à Gaza. « Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des Etats-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre » le 7 octobre, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué. Portée par des membres non-permanents du Conseil, cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis. Allies inconditionnels de l’État hébreu, les Etats-Unis s’étaient, jusque-là, systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu » dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens. Ces dernières semaines, ils ont toutefois montré des signes de changement de ton qui avait mené à une proposition de résolution sur la « nécessité » d’un cessez-le-feu, rejetée vendredi par la Russie et la Chine. Peu après le vote, la Maison Blanche a battu en brèche les accusations de « changement de cap ». A l’ONU, l’ambassadrice américaine a martelé qu’un cessez-le-feu à Gaza pourrait commencer seulement « avec la libération d’un premier otage ». De son côté, le mouvement islamiste Hamas a « salué l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu immédiat ». Même tonalité pour l’Autorité palestinienne qui a également demandé « l’arrêt définitif de cette guerre criminelle ». La résolution « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » –qui a débuté il y a deux semaines–, devant « mener à un cessez-le-feu durable », et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».

« Impardonnable »

Ne pas appliquer l’appel à un cessez-le-feu serait « impardonnable », a jugé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « Nous n’avons pas le droit moral d’arrêter la guerre tant qu’il y a des otages à Gaza », a prévenu le ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis, douchant les espoirs internationaux d’une cessation des hostilités. Sur le terrain, la situation demeure très difficile pour les 2,4 millions d’habitants de l’étroite bande de terre soumise à un blocus total. Lundi, les bombardements sionistes ont fait 107 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste, visant notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) ainsi que la ville de Gaza (nord). Au total, 32.333 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués depuis le début de l’offensive, selon cette même source. Au moins deux grands hôpitaux, accusés par l’entité sioniste d’abriter des bases du Hamas, sont visés par des opérations de l’armée sioniste, une semaine après le début de l’intervention contre l’hôpital al-Chifa de Gaza-Ville, le plus grand du territoire. Cet hôpital et ses environs ont été visés lundi par des tirs d’artillerie, selon le Hamas, tout comme les abords de l’hôpital al-Amal de Khan Younès, assiégé depuis la veille. Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué lundi qu’il ne restait dans l’hôpital al-Amal, outre le personnel, que neuf malades et quelques civils, après l’évacuation dimanche des déplacés qui y avaient trouvé refuge. L’armée sioniste affirme avoir, jusqu’à présent, arrêté environ « 500 terroristes » à al-Chifa où 170 autres ont été tués. Aucune preuve de l’implication des personnes tuées ou arrêtées na été donnée. Selon les autorités du Hamas, l’armée a détruit avec des explosifs une vingtaine de maisons ainsi qu’un immeuble dans le quartier d’Al-Rimal, proche de l’hôpital, où des témoins ont signalé des combats lundi. A Jabaliya, dans le nord, des habitants, dont beaucoup de femmes et d’enfants, faisaient la queue pour remplir des bidons d’eau qu’ils emportaient dans des brouettes, des chariots ou à la force de leurs bras. « Nous n’avons même pas de nourriture pour nous donner l’énergie d’aller chercher de l’eau, sans parler des enfants innocents, des femmes et des personnes âgées », a témoigné un homme, Bassam Mohammed al-Haou. Les discussions, qui se poursuivent entre équipes techniques à Doha par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, n’ont à ce stade pas permis de surmonter les points de blocage afin de parvenir à un accord sur une trêve associée à la libération d’otages retenus à Gaza. Le Hamas s’était dit prêt à la mi-mars à une trêve de six semaines, avec des libérations d’otages en échange de prisonniers palestiniens. Sur le plan humanitaire, la situation est critique, alertent les ONG depuis des semaines. Arrivant principalement depuis l’Egypte via Rafah, l’aide humanitaire est contrôlée strictement par Israël et entre dans la bande de Gaza au compte-gouttes. Confrontée à cette crise humanitaire majeure, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé dimanche être désormais formellement interdite par l’entité sioniste de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord du territoire, où la situation est particulièrement dramatique.Le chef de l’ONU Antonio Guterres a défendu lundi en Jordanie l’Unrwa, qu’il a décrite comme une « source d’espoir et de dignité.

 

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