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Génocide en Palestine : Le Conseil de sécurité vote pour un cessez-le-feu immédiat

Après des mois de « silence assourdissant », le Conseil de sécurité de l’ONU a enfin exigé lundi un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza, un appel bloqué plusieurs fois par les Etats-Unis qui se sont cette fois abstenus, provoquant la colère de leur allié sioniste.
La résolution, adoptée sous les applaudissements par 14 voix pour, et une abstention, « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan » –qui a déjà commencé il y a deux semaines–, devant « mener à un cessez-le-feu durable » et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». « Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités » pour arrêter « ce bain de sang », a salué l’ambassadeur algérien Amar Bendjama. Ce « jour historique » doit « être un tournant (…), le signal de la fin de cet assaut d’atrocités contre notre peuple », a renchéri la voix serrée l’ambassadeur palestinien Riyad Mansour. De nombreux membres du Conseil, tout comme le porte-parole de l’ONU, ont insisté sur le fait que ce texte fait loi, mais les Américains assurent qu’il n’est « pas contraignant ». Les résolutions du Conseil sont de toutes, les façons souvent ignorées par les pays concernés. Sauf lorsqu’ils concernent des pays du Tiers monde comme ce fut le cas lors de l’intervention des pays de l’Otan contre la libye afin de détruire ce pays et de renverser le président Kadhafi. C’était aussi le cas lors de l’intervention américaine en Irak pour assassiner le président Saddam Hussein et créer le chaos dans son pays.
Le ministre sioniste de la Défense Yoav Gallant a d’ailleurs déjà assuré que son gouvernement ne mettrait pas fin à sa guerre « tant qu’il y a des otages à Gaza ». Ne pas appliquer cette résolution serait « impardonnable », a jugé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. La résolution « reconnaît » l’existence des pourparlers menés par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis pour une trêve en échange des otages capturés lors de l’attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol occupé par l’entité sioniste. Mais l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, a elle insisté sur un lien entre cessez-le-feu et libération des otages, afin de mettre la pression sur le Hamas.
« Un cessez-le-feu peut commencer immédiatement après la libération d’un premier otage (…) C’est le seul moyen d’assurer un cessez-le-feu et la libération des otages », a-t-elle déclaré. Or un cessez-le-feu d’une durée déterminée équivaudrait a donner a l’état hébreu carte blanche pour perpétrer un plus grand génocide, d’autant qu’il n’aura plus la pression interne des familles des otages. Si la Maison blanche a assuré que l’abstention américaine n’était pas un « changement de cap », l’entité sioniste a malgré tout annulé la visite d’une délégation à Washington. Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza, en lien avec les négociations sur le terrain. Certains observateurs y avaient vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël alors que l’offensive sioniste a fait plus de 32.000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les Etats-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme « cessez-le-feu », bloquant trois projets de résolution en ce sens. Mais le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat.

Et après le Ramadhan ?

La résolution adoptée lundi est issue du travail de membres non-permanents du Conseil de sécurité, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec. La résolution réclame d’autre part la « levée de tous les obstacles » à l’aide humanitaire. Le Conseil, largement divisé sur le dossier palestinien depuis des années, n’avait jusqu’alors pu adopter sur cette question depuis le 7 octobre que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, assiégée par l’entité sioniste, reste largement insuffisante et la famine plane. La nouvelle résolution condamne d’autre part « tous les actes terroristes », mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre et suite a laquelle le mouvement palestinien est injustement accusé de la mort d’au moins 1.160 personnes, pour la plupart des civils, or elles ont été pour la plupart tuées par des hélicoptères et des chars sionistes afin que ce carnage serve d’alibi pour envahir Gaza.  Le Conseil et l’Assemblée générale n’ont jamais spécifiquement condamné les attaques du Hamas du 7 octobre, une absence systématiquement fustigée par l’entité sioniste. Alors que la résolution adoptée lundi se concentre sur le Ramadhan, plusieurs pays ont insisté sur la nécessité d’une vision à plus long terme pour permettre notamment de faire taire les armes de façon permanente. Le Conseil devra « oeuvrer au relèvement et à la stabilisation de Gaza » et « remettre un processus politique sur les rails visant à l’établissement de la solution des deux Etats », a insisté l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, félicitant le Conseil d’être sorti de son « silence assourdissant ».

 

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