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Génocide en Palestine : Pas de trêve pendant le ramadan

Les bombardements sionistes ont fait des dizaines de morts dimanche dernier dans la bande de Gaza, où le ramadan commence sans accord sur une trêve entre l’entité sioniste et le Hamas, pendant que la communauté internationale tente d’envoyer de l’aide à la population frappée par la famine.

Dans le cadre d’un corridor maritime annoncé par l’Union européenne, un premier navire chargé de 200 tonnes de nourriture s’apprêtait à quitter Chypre pour le territoire palestinien assiégé. Aucune pause dans les combats n’est attendue pour le début du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman qui a commencé lundi, contrairement à ce qu’avaient espéré les pays médiateurs.

Pour Ahmed Kamis, un homme de 40 ans déplacé à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le ramadan cette année n’est que « souffrance ». « Il y a une guerre sale, sanglante, une guerre de génocide. Les déplacés n’ont rien à manger ni à boire », a-t-il déclaré.

Depuis le début de la guerre  déclenchée le 7 octobre, l’entité sioniste a tué plus de 31.000 personnes, majoritairement des enfants et des femmes. Et dimanche, les autorités du Hamas ont dénombré 85 morts en 24 heures dans plus de 60 frappes qui ont touché le centre et le sud de Gaza, notamment la ville de Khan Younès. Au moins 13 personnes ont été tuées par une frappe sur des tentes de déplacés dans la région d’Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah, selon le ministère de la Santé. L’entité sioniste a annoncé la mort d’un soldat, portant à 249 le nombre de militaires sionistes tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre, selon les déclarations de l’État hébreu qui a tendance a minimiser le nombre de ses morts.

La guerre a aussi provoqué une crise humanitaire majeure dans la bande de Gaza, soumise à un siège total depuis le 9 octobre, où l’ONU redoute une famine généralisée. « Je nourris ma fille avec de l’eau, de l’eau, juste pour qu’elle ne meure pas. Je n’ai pas le choix », a raconté à Gaza-ville une femme, Barak Abhar, portant son bébé en pleurs dans ses bras.

 

« Un bateau chargé d’aide »

 

L’aide humanitaire, contrôlée par l’entité sioniste qui utilise la faim comme arme de guerre contre la population, n’arrive qu’au compte-gouttes à Gaza, principalement depuis l’Egypte, alors que les besoins sont immenses et que plus de 1000 camions d’aide sont bloqués par l’entité sioniste qui contrôle le poste douanier de Rafah. Dimanche, la Jordanie, les Etats-Unis, la France, la Belgique et l’Egypte ont participé à de nouveaux parachutages d’aide. L’UE et les Etats-Unis avaient annoncé vendredi préparer un corridor maritime depuis Chypre, située dans l’est de la Méditerranée à environ 370 kilomètres de Gaza.

Un premier navire affrété par l’ONG espagnole Open Arms en partenariat avec l’ONG américaine World Central Kitchen (WCK) s’apprêtait dimanche à appareiller du port de Larnaca. Dimanche, des habitants se sont rendus sur la plage dans le sud de la ville de Gaza dans l’espoir de voir arriver le navire. « J’attends depuis ce matin, car demain commence le mois sacré du ramadan et la situation est tragique », a assuré Mohammed Harrara. « Ils ont dit qu’un bateau chargé d’aide allait arriver et que les gens pourraient manger », a dit un autre Palestinien, Mohammed Abou Baïd. « Dieu seul sait. Nous ne le croirons pas tant que nous ne l’avons pas vu », a-t-il ajouté. Mais l’ONU affirme que les parachutages et l’envoi d’aide par mer ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

 

« Plus de mal que de bien »

 

Cette aide passe principalement par Rafah, une ville collée contre la frontière égyptienne, où sont massées, selon l’ONU, près d’un million et demi de personnes vivant dans l’angoisse d’une offensive terrestre annoncée par l’entité sioniste. Le président américain Joe Biden a une nouvelle fois haussé le ton samedi, affirmant que le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu faisait « plus de mal que de bien à Israël ». « Il a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu’il fasse plus attention aux vies innocentes perdues », a-t-il dit. Le président Biden « a tort », a rétorqué dimanche Benjamin Netanyahu, niant agir contre les intérêts de son pays.

En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les pays médiateurs – Etats-Unis, Qatar et Egypte – ne sont pas parvenus à arracher un accord sur une trêve avant le début du ramadan.

Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes sionistes avant tout accord sur une libération des otages encore retenus à Gaza. Ils sont 130 selon les autorités sionistes, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

L’entité sioniste exige que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants mais le mouvement palestinien a dit ignorer qui était « vivant ou mort » parmi eux. Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a assuré dimanche que le mouvement islamiste restait « ouvert aux négociations », alors que les deux camps s’accusent mutuellement d’empêcher un accord. Le Hamas veut voir le ramadan « transformé d’un mois de prière en un mois de sang », a affirmé Benny Gantz, membre du cabinet de guerre sioniste.

Une source proche des négociations a toutefois déclaré dimanche « qu’il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les 10 prochains jours » afin de tenter d’obtenir un accord durant la première moitié du ramadan.

Les Etats-Unis craignent que la situation ne devienne « très dangereuse » en particulier à Jérusalem-Est, où se trouve l’esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l’Islam, si les combats continuaient pendant le ramadan.

 

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