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Annonçant une diminution de sa prévision de croissance : Le gouvernement français ajuste ses attentes économiques pour 2024

Le gouvernement français ajuste ses attentes économiques pour 2024, annonçant une diminution de sa prévision de croissance.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, prévoit maintenant un taux de croissance de 1%, comme il l’a déclaré lors de son passage au journal de 20 heures sur TF1. En conséquence, un plan visant à réduire les dépenses publiques de 10 milliards d’euros sera déployé prochainement. Cette révision rend la situation budgétaire encore plus complexe, surtout après que les prévisions initiales de croissance de 1,4% pour le budget 2024 se soient révélées optimistes face à la stagnation économique notée au second semestre de l’année précédente. Le Maire a justifié cette correction à la baisse par les changements dans le contexte géopolitique. Face à une croissance économique réduite entraînant une baisse des revenus fiscaux, Bruno Le Maire a annoncé l’élaboration imminente d’un plan d’économie de 10 milliards d’euros, ciblant non pas les citoyens mais les dépenses gouvernementales. Ce plan comprend une réduction de 5 milliards d’euros des dépenses opérationnelles de tous les ministères et de 5 milliards d’euros dans divers domaines tels que l’aide au développement (moins d’un milliard), Ma Prime Rénov (1 milliard), et des agences étatiques telles que Business France ou France Compétences (1 milliard). Bruno Le Maire a assuré qu’il n’y aurait pas d’augmentation d’impôts et que la réduction des impôts pour les classes moyennes reste d’actualité. Selon l’évolution de la situation géopolitique, un budget rectificatif pour cet été pourrait être envisagé, en gardant l’objectif de réduire le déficit public à 4,4% du PIB en 2024 et de le maintenir en dessous du seuil européen de 3% en 2027. Pour stimuler l’économie, Bruno Le Maire a souligné l’importance de la simplification administrative, tant en France qu’au sein de l’UE, et a annoncé un projet de loi de simplification basé sur les recommandations d’un rapport parlementaire, qui prévoit entre autres la réduction des délais de saisie des prud’hommes et des assouplissements pour les petites entreprises. Il attribue le manque de croissance à un excès de réglementations, plaidant pour une « débureaucratisation » pour revitaliser la croissance. Le ministre propose de diviser les réformes en trois projets de loi distincts, ce qui a suscité l’inquiétude des syndicats, notamment la CGT qui critique une atteinte aux droits des travailleurs. Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé une réforme du marché du travail visant le plein-emploi d’ici 2027, et Gabriel Attal a promis d’éliminer les obstacles entravant les Français, avec un projet de « loi Macron 2 » pour dynamiser l’économie, prévu avant l’été. L’atteinte de l’objectif du plein emploi semble encore lointaine : le taux de chômage est resté constant au dernier trimestre de 2023, se fixant à 7,5%, d’après les chiffres de l’Insee qui a révisé légèrement à la hausse le taux du trimestre précédent (+0,1 point). Ainsi, le chômage affiche une augmentation de 0,4 point par rapport à son niveau le plus bas depuis 1982, enregistré à la fin de 2022. Toutefois, ce taux reste significativement inférieur au pic de 10,5% atteint à mi-2015. Emmanuel Macron s’est engagé à nouveau mi-janvier pour un objectif de plein emploi, soit un taux de chômage avoisinant les 5%, d’ici 2027. Lors de son entrée à l’Elysée en 2017, le taux se situait à 9,5% et a depuis diminué de manière presque constante depuis 2015, malgré un ralentissement observé ces derniers mois. L’OFCE anticipait en octobre une hausse du chômage à 7,9% à la fin de 2024. La Banque de France prévoyait également une augmentation progressive jusqu’à 7,8% en 2025. L’Insee a pronostiqué un taux de 7,6% pour le premier trimestre 2024, suivi d’une stabilisation au trimestre suivant. Selon Nathalie Chusseau, économiste à l’Université de Lille, et citée par l’AFP, réaliser l’objectif de 5% de chômage en 2027 est un défi, notamment en raison de la réforme des retraites qui a porté l’âge de départ à 64 ans, augmentant ainsi le nombre de personnes actives sur le marché du travail. Mathieu Plane, de l’OFCE, souligne que l’entrée de nouveaux jeunes sur le marché entraînera environ 500.000 actifs supplémentaires d’ici fin 2027, que les entreprises devront intégrer.
R.E.

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