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Génocide en Palestine : Les exigences du Hamas et le refus sioniste

Le Hamas palestinien a admis dimanche pour la première fois des « erreurs » ayant provoqué la mort de civils pendant son attaque contre l’entité sioniste le 7 octobre, attaque qui a déclenché une guerre contre tout le peuple dans la bande de Gaza et dont le bilan humain a dépassé les 25.000 morts.

 

Sur le terrain, le mouvement islamiste a rapporté de nombreuses frappes aériennes et tirs d’artillerie, notamment à Khan Younès, la grande ville du sud, désormais épicentre des combats au 107e jour de guerre. Dans un document de près de 20 pages qui livre sa « version des faits », le Hamas assure que l’opération « déluge d’al-Aqsa » était une « étape nécessaire » et une « réponse normale » face à l’occupation israélienne. « Peut-être que des erreurs ont eu lieu » dans le « chaos » provoqué par « l’effondrement soudain de l’appareil sécuritaire et militaire » à la frontière entre l’entité sioniste et Gaza, reconnaît le mouvement. Mais il nie avoir visé des civils, si ce n’est « par accident, et au cours de confrontations avec les forces d’occupation ». Cette attaque contre des postes militaires, localités et participants à un festival de musique a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles sionistes. En novembre 2023, la police sioniste a affirmé dans un rapport repris par la presse sioniste que l’armée de l’entité a tiré sur les civils, une vidéo montre un char tirant sur une maison et un soldat sioniste affirme avoir vu un aéronef tirer des missiles sur un kibboutz. La centaine de combattants Palestiniens n’auraient jamais pu tuer 1400 personnes dans un terrain ouvert, et que seul des tirs depuis un hélicoptère auraient pu faire autant de victimes. Cependant il semblerait que de nombreuses vidéos diffusées après l’opération montrent des hommes armés tuant sans discrimination. Mais il est impossible de déterminer qui ils sont.

 

« Arrêt immédiat de l’agression »

Quelque 250 personnes ont également été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre dans le cadre d’un échange contre des prisonniers palestiniens. Selon l’entité, 132 otages sont toujours détenus dans le territoire, dont 28 seraient morts. Une soixantaine serait morts, selon d’autres sources. L’attaque, d’une violence et d’une ampleur inédite dans l’histoire de l’entité, a entraîné une offensive aérienne et terrestre sur le petit territoire, qui a fait 25.105 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon un bilan diffusé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas. Dans son document, le Hamas exige « l’arrêt immédiat de l’agression israélienne » alors que l’entité sioniste, qui a pour objectif déclaré d' »anéantir » le mouvement islamiste à Gaza, refuse tout arrêt des combats sans la libération des otages, ce qui montre que le but inavoué est le génocide et la destruction de toutes la bande de Gaza. Le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu a « catégoriquement » rejeté les « conditions » du Hamas qui exige selon lui « la fin de la guerre, le retrait de nos forces de Gaza » et « la libération de tous les meurtriers et violeurs ». Le Hamas affirme par ailleurs que le « peuple palestinien » peut « décider de l’avenir » du territoire et rejette les « projets internationaux ou israéliens ». Samedi, M. Netanyahu avait refusé une « souveraineté » future des Palestiniens sur la bande côtière, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

 

Le tunnel de larmée sioniste

A Khan Younès, l’armée sioniste a annoncé samedi avoir « éliminé des terroristes » et découvert un tunnel dans lequel « une vingtaine d’otages » auraient été enfermés avec « peu d’oxygène et une humidité épouvantable ». Les soldats y ont trouvé des dessins réalisés par une enfant captive de cinq ans. L’armée sioniste mène également des opérations autour de Jabaliya (nord), d’après des témoins. Dans un territoire en partie dévasté par les combats, la population est exposée au risque de famine et d’épidémies, alerte l’ONU selon qui au moins 1,7 des quelque 2,4 millions d’habitants ont été déplacés. Dimanche, des dizaines de déplacés, bidons à la main, ont patienté lors d’une distribution d’eau organisée par Médecins sans frontières à Rafah, dans l’extrême-sud de Gaza, où se sont réfugiés des centaines de milliers de personnes. D’après le ministère de la Santé du Hamas, il n’y a eu « aucun progrès » pour augmenter les livraisons d’aide humanitaire au territoire assiégé et ce, en dépit de la résolution onusienne exigeant l’acheminement des aides aux populations. Le Cogat, organe du ministère de la Défense sioniste qui coordonne les « activités civiles » de l’armée dans les territoires occupés, a indiqué que 260 camions chargés d’aide étaient entrés à Gaza dimanche, soit « le plus grand nombre (de véhicules) depuis le début de la guerre ».

 

Des bombardements meurtriers

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l’État hébreu  depuis 1967, connaît aussi un regain de violences à un niveau inédit depuis près de 20 ans. L’armée sioniste y a mené des opérations meurtrières ces derniers jours, détruisant à Hébron les maisons de deux combattants palestiniens. Selon l’Autorité palestinienne, depuis le 7 octobre au moins 364 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons sionistes en Cisjordanie. Sur le front diplomatique, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, doit rencontrer lundi des familles d’otages puis M. Netanyahu pour évoquer la situation à Gaza et les risques d’escalade dans la région. La guerre exacerbe les tensions entre l’entité et les alliés du Hamas au sein de l' »axe de la résistance » avec l’Iran, notamment le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites Houthis. A la frontière du Liban avec les territoires occupés par l’État hébreu, où les échanges de tirs sont désormais quotidiens, une frappe imputée à l’entité a tué un combattant du Hezbollah, selon une source proche du mouvement libanais. L’armée sioniste a confirmé avoir mené plusieurs frappes dans la zone. Les violences transfrontalières ont fait plus de 195 morts au Liban, dont au moins 144 combattants du Hezbollah

 

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