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Vers un embrasement de toute la région ?

La guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas était hier à son 102 jours avec des dizaines de martyrs et de blessés dans les rangs palestiniens.

L’armée sioniste a encore bombardé dimanche la bande de Gaza, dont la population vit une crise humanitaire majeure, tandis que la poursuite du conflit exacerbe les tensions régionales. La population de l’État hébreu a exprimé dimanche sa solidarité avec les otages retenus dans le territoire palestinien par le Hamas et ses alliés pour marquer les 100 jours de leur détention et soutenir la mobilisation de leurs familles.

Mais le porte-parole de la branche militaire du Hamas, Abou Obeida, a affirmé dans la soirée que beaucoup d’otages ont « probablement été tués récemment », laissant entendre par là que des militants palestiniens l’ont également été et que les autres étant « en grand danger », ce dont il a rejeté la « pleine responsabilité » sur l’entité sioniste.

La libération des otages est un des prétendus objectifs de la guerre menée par l’entité contre le peuple palestinien après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre depuis la bande de Gaz où quelque 250 personnes ont été prises en otages dont la centaine serait toujours à Gaza, et dont au moins 25 auraient été tués. Une centaine ont été libérées en vertu d’une trêve fin novembre.

Les opérations sionistes dans la seule bande de Gaza ont fait au moins 23.968 morts, principalement des femmes et mineurs, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

 

 

La guerre « la plus dure »

 

Selon le Hamas, plus de 100 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens nocturnes à travers la bande de Gaza, notamment à Khan Younès.

L’armée sioniste a dit concentrer désormais ses opérations sur cette ville, dans le sud de la bande de Gaza où sont massés des centaines de milliers de civils ayant fui les combats plus au nord.

Elle a fait état dimanche de la mort d’un soldat, portant à 188 le nombre de militaires tués depuis le début des opérations terrestres à Gaza le 27 octobre, un bilan qui doit être au moins dix fois supérieur.

Dans le territoire assiégé, les 2,4 millions d’habitants manquent de tout, nourriture, médicaments et carburant. L’ONU estime que 1,9 million de personnes ont dû quitter leur foyer. A Rafah, près de la frontière avec l’Egypte, Liga Jabr, adolescente en 1948, dit se souvenir de la « Nakba », la « catastrophe » que fut pour les Palestiniens le déplacement et l’expulsion d’environ 760.000 d’entre eux de leurs terres à la création de l’Etat hébreu. Mais « cette guerre est plus dure que tous les déplacements » de population qu’elle a connus, dit-elle.

Un vidéojournaliste palestinien de 28 ans de la chaîne de télévision arabe Al-Ghad, basée au Caire, a été tué dimanche « dans le nord de Gaza », a par ailleurs annoncé ce média, imputant sa mort à une frappe de l’armée israélienne.

En dehors de Gaza, le conflit nourrit les violences régionales avec des groupes armés soutenant le Hamas. L’armée i

Sioniste a annoncé avoir tué dimanche trois hommes armés entrés sur son territoire, dans la région frontalière avec le Liban, où deux civils sionistes, une mère et son fils, ont également péri dans un tir de missile venu du pays voisin.

Le Hezbollah libanais pro-iranien a indiqué avoir mené six attaques sur le sol occupé par l’entité, dont une sur le village des deux victimes.

Les échanges de tirs entre le Hezbollah et les forces sionistes sont quotidiens depuis le 7 octobre. Le chef du puissant mouvement islamiste libanais, Hassan Nasrallah, a estimé dimanche que l’État hébreu avait « échoué » à atteindre ses objectifs à Gaza, et n’avait « remporté aucune victoire réelle ou semblant de victoire ».

Les tensions se sont aussi accentuées en mer Rouge où les rebelles yéménites Houthis multiplient les attaques contre des navires qui seraient liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené vendredi et samedi en riposte des frappes contre des sites Houthis. Les médias Houthis ont fait état dimanche soir de nouvelles frappes anglo-américaines sur Hodeida (ouest), mais Washington a immédiatement démenti.

En Cisjordanie occupée, théâtre d’un regain de violences depuis le 7 octobre, l’armée sioniste a fait état de l’arrestation, pour « incitation au terrorisme », de deux sœurs du numéro deux du Hamas Saleh al-Arouri, tué le 2 janvier au Liban dans une attaque de drone attribuée à l’armée sioniste.

Cinq Palestiniens y sont morts dimanche après des incidents et affrontements avec l’armée sioniste, dont un adolescent de 16 ans tué près de Jéricho, a indiqué le ministère de la Santé palestinien.

Les forces de l’entité ont pour leur part indiqué avoir « neutralisé deux terroristes » près de Hébron et « neutralisé deux assaillants » qui avaient lancé un explosif sur une base militaire, proche de Ramallah.

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