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Blinken demande à Netanyahu d’épargner les civils

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé, mardi à Tel-Aviv, l’entité sioniste à épargner les civils palestiniens dans sa guerre génocidaire contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, estimant que ceux-ci, notamment les enfants, payaient un prix « bien trop élevé ».

Les États-Unis se soucient enfin du sort des civils, ces victimes collatérales qui meurent tuées par des munitions et des arme livrées par la première puissance a son allié. Les hostilités sont entrées dimanche dans leur quatrième mois et, malgré de nombreux efforts diplomatiques, rien ne semble pouvoir y mettre un terme, puisque l’entité sioniste a déclaré qu’elles se poursuivraient tout le l’année en cours, bien que même la conciliant ONU commence à tirer fort sur la sonnette d’alarme, inquiète des conditions de vie catastrophiques de la population dans le territoire assiégé.

  1. Blinken, dont le pays est le principal allié de l’entité sioniste et son principal fournisseur de munitions, a réaffirmé au Premier ministre Benjamin Netanyahu « le soutien (américain) au droit d’Israël à empêcher une répétition des attaques du 7 octobre », tout en insistant sur « l’importance d’éviter plus d’atteintes aux civils » à Gaza, selon le Département d’Etat.

« Le prix payé chaque jour par les civils à Gaza, notamment les enfants, est bien trop élevé », a-t-il dit ensuite lors d’une conférence de presse, notant que le territoire palestinien avait besoin de recevoir « plus de nourriture, plus d’eau, plus de médicaments ». Rappelons qu’une résolution onusienne a été adoptée, exigeant la livraison des aides humanitaires, ce que l’entité sioniste n’est pas pressée d’offrir aux Palestiniens, soumis sur tous les plans à son diktat. L’Etat hébreu n’a d’ailleurs appliqué aucune des cinquante résolutions onusiennes précédentes.

Blinken a en outre exhorté l’entité sioniste à « cesser de prendre des mesures qui sapent la capacité des Palestiniens à se gouverner eux-mêmes ».

Par ailleurs, la Cour suprême de l’entité sioniste a rejeté mardi une demande des médias internationaux d’accéder librement à la bande de Gaza, invoquant « la situation sécuritaire extrême » dans le territoire palestinien.

Depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre, 185 soldats israéliens auraient été tués, selon un bilan sioniste publié mardi, alors que les chiffres réels sont beaucoup plus lourds. Les frappes de l’armée sioniste ont fait, elles, plus de 23.210 morts dans le territoire palestinien, essentiellement des femmes, des adolescents et des enfants, selon un bilan du Hamas mardi.

 

Pression « cruciale » sur l’Iran

 

Après avoir bombardé massivement le nord du territoire au début, l’entité frappe désormais surtout le centre et le sud de la bande de Gaza, où se sont massés des centaines de milliers de civils déplacés par la guerre.

L’armée sioniste a annoncé une nouvelle phase de la guerre, son porte-parole Daniel Hagari affirmant lundi au New York Times qu’elle impliquerait moins de soldats et de frappes aériennes, ajoutant que le déploiement des troupes serait réduit à partir de janvier.

Lors d’un entretien avec M. Blinken, le ministre de la Défense Yoav Gallant a cependant dit que les opérations de l’armée allaient s’intensifier dans la région de Khan Younès (sud).

Le secrétaire d’Etat américain a débuté la semaine dernière une tournée au Moyen-Orient visant notamment à essayer d’éviter un débordement du conflit dans la région, où le Hamas compte plusieurs alliés, avec des groupes armés soutenus par l’Iran au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen.

« Accroître la pression sur l’Iran est crucial et pourrait empêcher une escalade régionale » sur d’autres fronts, a dit mardi M. Gallant lors de sa rencontre avec M. Blinken.

Le Hezbollah libanais a annoncé mardi avoir visé avec des drones un centre de commandement militaire dans le nord de l’entité, pays voisin du Liban, en représailles à la mort d’un de ses commandants, Wissam Tawil, tué lundi dans une frappe sioniste. L’entité a confirmé qu' »un appareil aérien ennemi était tombé sur sa base », sans faire de blessé.

Un drone sioniste a en outre visé une voiture stationnée dans une localité du sud du Liban, selon l’Agence officielle libanaise. L’attaque a fait « trois morts au sein du Hezbollah », d’après une source de sécurité.

 

Trois pays arabes se réunissent…

 

De son côté, le palais royal jordanien a déclaré que le roi Abdallah II devait accueillir hier, mercredi, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas pour des discussions sur Gaza. Ces discussions devaient s’inscrire dans le cadre des efforts déployés par la Jordanie pour « obtenir un cessez-le-feu immédiat à Gaza et garantir l’acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire », a indiqué le palais royal. Mardi, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, a appelé les pays musulmans à « soutenir » son mouvement dans la guerre en lui fournissant « des armes ». Au début d’une rencontre avec le ministre sioniste des Affaires étrangères, Israël Katz, M. Blinken a estimé que l’entité avait des « chances réelles » d’intégration au Moyen-Orient avec ses voisins arabes, « mais nous devons surmonter ce moment très difficile ». En marge de ses entretiens avec les responsables sionistes, le secrétaire d’Etat américain a rencontré des familles d’otages, réitérant les « efforts sans relâche pour les faire libérer ».

 

« Catastrophe humanitaire »

Dans le même temps, les organisations internationales alertent sur le désastre sanitaire dans la bande de Gaza, où 85% de la population a été déplacée et où l’aide humanitaire arrive au compte-gouttes. En dépit d’une résolution le mois dernier du Conseil de sécurité de l’ONU qui demandait que davantage d’aide puisse être acheminée, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) les choses n’ont fait qu’empirer. L’organisation a déclaré mardi voir sa capacité de venir en aide aux habitants de Gaza se « réduire », parlant de « catastrophe humanitaire ». En Cisjordanie, territoire occupé par l’entité depuis 1967 où le conflit a aussi fait monter la violence à un niveau inédit depuis près de vingt ans, l’Autorité palestinienne a accusé mardi les forces sionistes d’avoir roulé sur le corps d’un homme lors d’une opération militaire. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un véhicule militaire s’arrêtant devant un corps inanimé avant de lui rouler dessus. L’armée sioniste, qui mène fréquemment des opérations en Cisjordanie, a confirmé des échanges de tirs lors d’une opération dans le secteur et la mort de « trois terroristes », sans commenter les images.

 

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